Du 6 décembre 2021 au 14 janvier 2022, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris présente une nouvelle exposition haute en couleurs « Le Nouvel An russe » sur les panneaux extérieurs.

La MRSC est située dans un quartier populaire et central de Paris. Plusieurs centaines de personnes la fréquentent chaque jour. D’autres encore, entraînés par la course de la vie, passent devant nos locaux, mais s’arrêtent invariablement pour regarder les expositions sur les panneaux consacrées à la Russie, que la Maison russe présente régulièrement.

Dans le cadre de l’exposition à l’occasion du Nouvel An, on a rassemblé des reproductions de peintures démontrant avec quelle tendresse et avec quel amour les artistes russes dépeignent l’atmosphère de leur fête préférée.

D’ailleurs, on peut y voir des photos de Moscou, Saint-Pétersbourg, Kaliningrad, Veliki Oustioug, Kazan et d’autres villes dans toute leur splendeur festive. Et pour les enfants, on propose une sélection des images de dessins animés dans l’esprit du Nouvel An, car après tout, les regarder lors des vacances d’hiver est devenu une autre bonne tradition en Russie.

Le Nouvel An est l’une des fêtes préférées en Russie. Les Russes commencent à s’y préparer bien à l’avance : les villes s’embellissent par des guirlandes et des lanternes multicolores, des sapins décorés pour le Nouvel An sont installés sur les places et les rues, une ambiance de joie, d’espoir, de contes de fées pénètrent dans chaque foyer.

Et pourtant, la célébration du Nouvel An en Russie est une tradition relativement récente. Avec l’adoption du christianisme en 988, on célébrait le début de l’année le 1er mars et à partir de 1492 le jour du nouvel an a été reportée au 1er septembre. Ce jour-là, commençait une nouvelle année qui était célébrée avec un service divin particulier intitulé « Pour raccompagner l’année ».

La coutume de célébrer le début du nouvel an dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier s’est établie sous Pierre le Grand en 1699, lorsque, par un décret spécial, le tsar a introduit un nouveau système de chronologie (avant on suivait le système byzantine, « depuis la création du monde », ainsi l’an 7208 est devenu 1700). En même temps, Pierre Ier a laissé le calendrier julien, alors qu’en Europe le calendrier grégorien était depuis longtemps entré en usage. Selon le décret du tsar, les citadins devaient décorer leurs maisons avec des branches de sapin, se féliciter pour le début de la nouvelle année, organiser des feux d’artifice sur les places de la ville et s’amuser jusqu’au 7 janvier.

Sous le règne de l’impératrice Elisabeth Ire, les bals masqués du Nouvel An sont devenus très populaires et sous Catherine II, a apparu la tradition d’échange de cadeaux. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que s’est imposée la coutume de décorer un sapin pour le Nouvel An. Des artels spéciaux ont commencé à produire des jouets du Nouvel An. Dans les pâtisseries, on pouvait acheter cette beauté verte, déjà ornée de toutes sortes de bonbons, c’était un plaisir accessible aux personnes très riches. Ceux qui ne pouvaient pas se permettre ce luxe préféraient des décorations fait maison.

C’est à cette même époque qu’apparaît l’idée que le Nouvel An est une fête pour les enfants. Un arbre fabuleux, une mascarade, des cadeaux sous le sapin pour ceux qui se sont bien comportés tout au long de l’année, la joie et le plaisir ont finalement rendu cette fête mondaine.

A la fin du 19ème siècle, se forme l’image d’un gentil Grand-père Gel (Père Noël). Son origine est associée à l’ancienne divinité païenne des tempêtes et du mauvais temps. Mais au fil du temps, le patron rigoureux des blizzards et du froid a acquis les traits d’un sage vieillard qui non seulement règne sur la nature, mais également fait des sermons. Morozko, Grand-père Gel, Moroz Ivanovitch se sont fermement ancrés dans le folklore russe.

Le Grand-père Gel moderne est un magicien qui chasse les mauvais esprits et apporte des cadeaux à tous les enfants sages. Il est invariablement accompagné de la petite-fille, la Fille des neiges, habillée en un manteau de fourrure bleu et blanc, ce qui symbolise des eaux gelées.

En 1918, après la révolution la Russie est passée au calendrier grégorien européen, ce qui a fait qu’une différence de 13 jours a apparu par rapport au calendrier julien de l’Église, le soi-disant style ancien. La célébration du Nouvel An a été annulée, mais une nouvelle fête du « Blizzard rouge » a été établie pour le jour du début de la révolution mondiale. Il ne s’est pas enraciné parmi le peuple. Les gens ont continué à décorer secrètement les arbres de Nouvel An et à se faire des cadeaux.

Et ce n’est qu’en 1935 que la bonne tradition de célébrer le Nouvel An a été rétablie.

Depuis 1937, le Grand-père Gel est devenu un invité régulier de la fête. Et aujourd’hui, le début du Nouvel An dans chaque foyer en Russie est accompagné de cadeaux, du Grand-père Gel avec sa Fille des neiges, ainsi que de champagne, de la salade russe, des félicitations du chef du pays, du carillon de la tour Spasskaïa du Kremlin, de la foi en un avenir prospère de chacun en particulier et du pays dans son ensemble.

La Maison russe des sciences et de la culture à Paris a le plaisir de souhaiter à ses visiteurs et partenaires une Bonne Année et un Joyeux Noël !