Le 9 décembre, dans le cadre du projet de l’association « Globus » intitulé « Le futur de l’Arctique, les efforts conjoints pour sauvegarder les écosystèmes arctiques », une réunion en ligne a eu lieu avec des chercheurs russes, Sergueï et Nikita Zimov, qui développent depuis plusieurs décennies l’idée d’un parc Pléistocène dans le nord de la Sibérie.

Le parc est une réserve naturelle en Yakoutie, où les herbivores vivent dans une zone clôturée sous la surveillance des Zimov et de leurs employés. L’objectif du projet est de recréer les écosystèmes steppiques du temps des mammouths qui existaient dans la région il y a 15 mille ans afin de ralentir la fonte du pergélisol et ainsi influencer le processus de changement climatique sur la Terre.

Lors de leurs discours, les intervenants ont évoqué en détail les recherches scientifiques sur la base desquelles ils avaient développé l’idée du parc, les experts ont expliqué comment les steppes affectent le climat et quelles espèces d’animaux sont sélectionnées pour le projet.

La station scientifique du Nord-Est du département de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie est située dans le village de Tcherski, en Yakoutie. En période non pandémique, elle est toujours pleine de visiteurs : des chercheurs de Russie et du monde entier, des journalistes, des habitants du nord de la Yakoutie. La station elle-même et le parc de Pléistocène sont de véritables terrains de recherche pour étudier le pergélisol et l’influence de divers facteurs sur la vitesse de sa fonte. Il convient de noter que les sols gelés sont caractéristiques de 60% du territoire de la Russie. Ce sont des villes, des routes et d’énormes infrastructures. C’est pourquoi les scientifiques russes étudient le pergélisol avec beaucoup d’attention et accordent un intérêt particulier à l’influence du climat sur son état, et vice versa — l’effet du pergélisol sur le climat de l’Arctique et de la planète dans son ensemble.

Le parc de Pléistocène est un projet à grande échelle et, à première vue, incroyable. Il est basé sur une vaste expérience et des réalisations scientifiques importantes accumulées par des générations de chercheurs. Le projet a suscité un intérêt et une sympathie sincères de la part des participants à la réunion. Un mammouth peut-il être recréé ? Combien d’animaux faut-il pour rendre l’écosystème du parc pleinement fonctionnel ? Quand les prédateurs seront-ils introduits dans le parc ? Les animaux s’adaptent-ils bien aux nouvelles conditions ? L’introduction de ces animaux inhabituels pour les animaux modernes de l’Arctique nuirait-elle aux écosystèmes existants ?

Les scientifiques russes ont donné des réponses aussi complètes que possible à ces questions et à bien d’autres.

L’enregistrement de la rencontre en deux langues est disponible sur la chaîne YouTube du CRSC à Paris dans la rubrique « L’environnement — science et bénévolat ».

La réunion s’est tenue avec le soutien du Dialogue de Trianon et du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris.