Le 6 avril, dans la capitale de la Serbie, dans le centre de la ville, une exposition a été inaugurée pour marquer le 80e anniversaire du début du bombardement de Belgrade et de l’attaque de l’Allemagne nazie contre la Yougoslavie.
« La ville ouverte – 6 avril 1941 », c’est le nom de l’exposition qui combine des photographies inédites de Belgrade détruite et des œuvres d’artistes contemporains, diplômés de l’École de bande dessinée, d’illustration et d’art conceptuel de Belgrade, Youri Lobatchev. L’exposition présente 15 œuvres d’auteur et une vingtaine de photographies.
L’événement a été organisé par la Maison russe des sciences et de la culture à Belgrade, la mairie de la capitale serbe, l’Union des artistes de bande dessinée serbe et l’École de la bande dessinée. L’exposition a été soutenue par la Fondation « Régiment immortel de la Serbie » et le théâtre des jeunes « DADOV ».
À la cérémonie d’ouverture de l’exposition, parmi les invités d’honneur figuraient par ailleurs l’ambassadeur de Russie en Serbie Alexander Botsan-Kharchenko, le maire de Belgrade Goran Vesitch, le directeur de la Maison russe Evvguéni Baranov et les autres.
En tant qu’événement artistique important, l’exposition est devenue une action exceptionnelle et nécessaire pour préserver la mémoire des événements tragiques.
« Les habitants de Belgrade peuvent maintenant voir pour la première fois des photographies de la destruction de notre ville qui a eu lieu il y a 80 ans. Ces photos, entre autres, ont été prises par des pilotes allemands et montrent comment notre ville a été bombardée. Les explosions ont tué plus de 2 500 personnes, bien que le nombre exact soit encore inconnu. Nous ne connaissons malheureusement pas les noms de toutes les victimes. 700 bâtiments ont été complètement détruits et des milliers ont été tellement endommagés qu’il était impossible d’y vivre », a déclaré Goran Vésitch.
« Cette tragédie a pris fin trois ans et demi plus tard, lorsque Belgrade a été libérée par les forces combinées de détachements partisans et de l’Armée rouge.
Aujourd’hui, avec nos amis russes, nous nous souvenons de toutes ces personnes et célébrons cet événement tragique. Et notre souhait principal est qu’au XXIe siècle, notre ville ne soit plus jamais bombardée », a déclaré le maire de Belgrade.
L’ambassadeur S.E.M.Botsan-Kharchenko a rappelé les actions communes de l’Ambassade de Russie et de la municipalité de la capitale serbe :
« Cette exposition n’est qu’une partie de nos efforts conjoints visant à ne jamais oublier les événements tragiques du 6 avril 1941. Nous organiserons également des événements communs pour marquer le 80e anniversaire de l’attaque de l’Allemagne nazie contre l’Union soviétique.
Tout cela prouve que nous sommes unis dans la lutte contre les tentatives de révision de l’histoire et de la vérité de la Seconde Guerre mondiale. Ces expositions sont très importantes car elles nous montrent, ainsi qu’aux générations futures, à quoi tout cela ressemblait aux yeux de ceux qui ont vécu tout ce qui est représenté sur les photographies. Les visiteurs peuvent voir ce qui s’est réellement passé ce jour-là à Belgrade il y a 80 ans ».
Comme l’a souligné le directeur de la Maison russe Evguéni Baranov, son organisation continue à faire son travail de manière active, malgré une situation difficile liée à la pandemie.
« La Maison russe réunit aujourd’hui des artistes, des sculpteurs, des maîtres de la bande dessinée, des journalistes, des historiens et tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et à la culture de nos peuples frères.
Nous sommes prêts à soutenir des projets intéressants, nous sommes ouverts au dialogue et nous allons certainement continuer et renforcer notre travail, quoi qu’il arrive », a déclaré le directeur de la Maison russe.
Zoran Stefanovitch, le directeur du Centre de la bande dessinée de Belgrade, rédacteur en chef de la collection d’oeuvres de l’artiste Youri Lobatchev, a raconté de la préparation de cette exposition, dont l’auteur de l’idée était Irina Antanasievitch, professeur à la Faculté de philologie de l’Université de Belgrade.
« Belgrade, l’une des capitales de la bande dessinée de l’Europe de l’entre-deux-guerres, où des caricaturistes émigrés russes et des scénaristes serbes ont créé des histoires esquissées qui sont lues aujourd’hui dans des dizaines de pays.
Ainsi, ce sont les professeurs d’artistes contemporains de Serbie qui ont survécu au bombardement du 6 avril 1941, lorsque, en plus des manuscrits médiévaux serbes et slaves de la Bibliothèque nationale, toutes les éditions de bandes dessinées et des milliers de pages originales ont été brûlées », à dit Stéfanovitch.
Les œuvres originales ont été réalisées par les élèves et les collaborateurs de l’École-atelier Youri Lobatchev. Certains des artistes de cette école sont d’origine russe, et ainsi, selon les organisateurs, les relations serbo-russes séculaires continuent de vivre dans la culture de masse.