Le 13 avril, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a accueilli l’inauguration de l’exposition de timbres « Les sujets spatiaux ». L’exposition est consacrée au thème de la conquête de l’espace par l’homme et couvre toutes les principales étapes du développement de la cosmonautique depuis le début de l’ère spatiale.

L’événement a été marqué par la présence de personnalités très intéressantes: les cosmonautes Vladimir Djanibekov et Fiodor Iourtchikhine, ainsi que les philatélistes moscovites Mikhail Dymshits et Oleg Poliakov.

Lors de l’inauguration de l’événement, Svetlana Zhilina, chef par intérim de la Maison russe à Paris, a souligné que la Journée de la cosmonautique n’est pas seulement l’anniversaire du vol de Youri Gagarine dans l’espace, mais une véritable fête du rêve qui rappelle aux gens que ce qui semble impossible est tout de même possible.

Parlant du symbolisme de son emblème personnel, Fiodor Iourtchikhine, pilote-cosmonaute et Héros de Russie, a souligné : « Gagarine nous a tous appelé à le suivre dans l’espace, mais chacun a tracé son propre chemin ». Collectionneur de timbres, Fiodor Iourtchikhine a montré une partie de sa collection et a raconté quelques histoires philatéliques incroyables, notamment celle de sa présence sur un timbre de la République d’Afrique du Sud dédié à l’anniversaire du match d’échecs légendaire Karpov–Kortchnoï de 1978.

Deux fois héros de l’Union soviétique, le cosmonaute Vladimir Djanibekov a partagé au public ses souvenirs de l’expérience de collaboration avec l’artiste-miniaturiste Guerman Komlev pour créer des timbres-poste. Le cosmonaute lui-même aime la peinture et est même membre de l’Union russe des artistes, mais sa passion n’est aucunement comparable à sa passion pour l’espace et le vol. Il s’est avéré que Vladimir Djanibekov, commandant de cinq équipages spatiaux et major-général de l’aviation, n’accorde pas beaucoup d’attention aux symboles, qui sont généralement très importants pour les cosmonautes : « L’essentiel est d’effectuer le vol et d’accomplir la tâche, et ce qui est indiqué sur l’emblème — on s’en fiche ! »

L’exposition a été organisée en partenariat avec la Société des philatélistes de Moscou (MOF), dont l’histoire remonte à 1883. Le président de la Société, Mikhail Dymshits, s’est réjoui de la tenue à Paris d’une exposition de timbres, pour la plupart produits en Russie ou en Union soviétique, et a brièvement décrit les activités de MOF qui organise de divers evénements réunissant professionnels et amateurs.

Philatéliste Oleg Polyakov, membre de la Société des philatélistes de Moscou, a présenté au public une partie de sa collection, en mettant en lumière les liens russo-français. Les spectateurs ont pu voir une enveloppe improvisée qui a été fabriquée par Konstantin Tsiolkovsky à partir de la couverture de son propre livre. L’adresse de retour sur l’enveloppe révèle qu’à la fin de sa vie, Tsiolkovsky vivait dans une rue portant son propre nom. D’autres pièces de la collection révèlent des curiosités historiques non moins intéressantes : les fameuses « lettres lunaires » américaines, une enveloppe oblitérée lors d’une exposition de vin à Arbois et rappelant le pari du viticulteur français Henri Maire qui s’est soldé par l’envoi de 1000 bouteilles de vin du Jura à Moscou aux ingénieurs et scientifiques ayant contribué à la photographie de la face cachée de la lune. Une fois de plus, le collectionneur a démontré la valeur historique de la philatélie.

En conclusion, le commissaire de l’exposition Alexandre Poustobaïev a exprimé l’espoir que l’événement devienne le point de départ d’un nouveau cycle de coopération entre les collectionneurs et les philatélistes russes et français.

L’exposition de timbres « Histoires d’espace » se tiendra jusqu’au 10 mai. L’entrée est gratuite sur inscription préalable. Des visites guidées en russe ou en français sont proposées aux groupes d’au moins 3 personnes. N’hesitez pas de faire parvenir votre demande à paris@rs.gov.ru en précisant la date et l’heure souhaitées.