Le 21 décembre, le directeur du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris Konstantin Volkov a participé à une téléconférence intitulée « Je reviendrai à vous non reconnue … », organisée à l’occasion de l’anniversaire de la Sainte mère Marie (Skobtsova).

L’héroïne de la rencontre en ligne est connue comme poétesse, philosophe, théologienne, artiste et peintre d’icônes, philanthrope, figure de la Résistance russe en France, martyre de la foi Maria de Paris.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, mère Maria a abrité des prisonniers de guerre évadés et des partisans. Elle a établi des contacts avec les organisations de la Résistance française et a sauvé les Juifs de la mort. Le poète Konstantin Balmont a achevé ses jours dans l’une de ses auberges pendant les années de la guerre. Dans un autre de ses foyers d’accueil, elle a réussi à sauver les archives d’Ivan Bounine de la disparition.

Au cours de la conférence, organisée à l’initiative de l’Administration et du Département de la Culture de la ville d’Anapa, du Centre culturel « Rodina » (Anapa), du Musée Archéologique d’Anapa, de l’Organisation publique régionale de Krasnodar « Union créative des peintres d’icônes », le directeur du CRSC a partagé des informations sur la façon dont l’image et la mémoire de mère Marie étaient conservées en France aujourd’hui.

Ainsi, le 24 juin, le jour du 75e anniversaire du Défilé de la Grande Victoire, la célébration d’un office religieux et l’inauguration d’une tombe symbolique — le cénotaphe à la mémoire de Sainte Marie (Skobtsova) — ont eu lieu à la nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.

Une pierre tombale en l’honneur de mère Marie a été installée dans le complexe commémoratif dédié aux soldats russes morts dans les rangs de l’armée française pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mère Marie est morte en martyre (31 mars 1945) dans le camp de concentration nazi de Ravensbrück. Les cendres de son corps brûlé ont été mélangées et dispersées avec les cendres d’autres prisonniers.

La cérémonie solennelle à la plus importante nécropole russe à l’étranger à Sainte-Geneviève-des-Bois a été ouverte par un office religieux célébré par le métropolite Jean de Doubna. « Mère Marie a été proclamée sainte et, par cette cérémonie, nous rendons hommage à sa participation au mouvement de la Résistance », a alors prononcé le chef de l’archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

Comme l’a souligné Konstantin Volkov, la conception et l’installation de la plaque commémorative au célèbre cimetière parisien sont devenues possibles grâce aux époux Krivochéine — Nikita et Xénia —, qui avaient été profondément touchés par l’histoire de cette femme héroïque et avaient pris l’initiative de sa création et ont assumé les coûts matériels en lien.

En 2016, grâce aux efforts de la communauté russe, la mairie du 15e arrondissement de Paris a baptisé l’une des rues du nom de mère Marie. Autrefois, une église y avait été bâtie par les efforts de la moniale.

Aujourd’hui, non loin de cette rue, se trouve une petite maison paroissiale de Saint Séraphin de Sarov. Cachée du bruit des rues parisiennes dans une cour tranquille, elle abrite en son sein le Centre pour l’étude de Sainte mère Marie, qui est ouvert à tous ceux qui souhaitent découvrir les icônes et les broderies de mère Marie, dont beaucoup y ont été transmises par Xénia Krivochéine.

Parmi les événements les plus importants à Paris consacrés à la mémoire de Marie Skobtsova, Konstantin Volkov a mentionné un office commémoratif spécial, célébré lors de la conférence dans la Cathédrale de la Sainte-Trinité située sur le territoire du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris.

Au nom du CRSC, à l’approche du 130e anniversaire de l’héroïne russe en France, qui sera célébré en 2021 — l’Année croisée de la coopération interrégionale Russie-France —, une proposition a été faite pour organiser une exposition conjointe constituées de divers documents d’historiens, des conservateurs de musée et de chercheurs passionnés de la vie et du patrimoine spirituel de Marie Skobtsova, avec la participation d’organisations municipales et publiques d’Anapa et d’autres villes de Russie et de France.

La réunion s’est poursuivie par un échange de vues sur les modalités possibles de la célébration du 130e anniversaire de mère Marie, avec la participation du secrétaire du conseil d’administration de l’Union des écrivains de Russie pour l’interaction avec les régions, Vassili Dvortsov, et la présidente de la filiale de Krasnodar de l’Union des écrivains de Russie, rédactrice en chef du journal « Koubanskii Pissatel », Svetlana Makarova-Gritsenko.

L’historien et éditeur de Théodosie Dmitri Lossev a présenté un nouveau livre d’Anatoli Choustov « Anapa : le carrefour des destins légendaires … », dont une bonne partie est consacrée à la personnalité et au destin de mère Marie.

Sophia Matchiguina, responsable de l’atelier de peinture d’icônes portant le nom de sainte moniale et martyre Marie (Elizaveta Pilenko) a présenté un modèle du projet de conception d’un monument à mère Marie, qui pourrait être installé à Anapa.

Des projets de reconstruction du domaine familial des Pilenko à Iourovka et d’une maison à Djémété ont été discutés, une chanson sur la poésie de mère Marie a été présentée pour la première fois.

Au cours de la discussion, le modérateur de la réunion Alexandre Soloviev, ataman adjoint du département d’Ekaterinodar de l’Armée cosaque du Kouban, vice-président de l’Union créative des peintres d’icônes, a fait une proposition de créer l’Union internationale à la mémoire de mère Marie.

À l’issue de la réunion, les participants ont convenu de développer les contacts établis pour la mise en œuvre de nouveaux projets publics afin de préserver la mémoire historique de mère Marie et d’autres héros russes en Russie et à l’étranger.