Le 22 octobre, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris a participé aux célébrations du 150e anniversaire de la naissance du grand écrivain russe Ivan Bounine.

À l’invitation du Centre, l’un des plus grands spécialistes de la littérature russe, slavistes et conservateurs du patrimoine culturel de l’émigration russe, le docteur ès lettres de l’Université de Paris René Guerra a aimablement accepté de rencontrer son public.

Le célèbre chercheur français est le propriétaire de la plus grande collection au monde des œuvres des artistes peintres, des poètes et des écrivains de la première émigration russe.

Ce n’est pas un hasard que la rencontre en ligne avec René Guerra au CRSC à Paris coïncide avec l’anniversaire de la naissance d’Ivan Bounine. Le spécialiste français possède les connaissances les plus précieuses sur l’écrivain russe, car elles ont été obtenues directement auprès des figures les plus marquantes de la première vague de l’émigration russe, qui connaissaient personnellement Ivan Bounine. Il s’agit de Boris Zaïtsev, de Léonide Zourov, de Galina Kouznetsova et de bien d’autres personnalités du monde de la culture avec lesquelles René Guerra a eu la chance de travailler ou de communiquer en personne.

En parlant des traits de caractère d’Ivan Bounine, l’invité du CRSC a souligné sa gentillesse extraordinaire et sa bienfaisance envers les compatriotes. Il a raconté avec quelle générosité l’écrivain avait utilisé la récompense financière de son prix Nobel, comment il avait caché des musiciens juifs dans sa villa pendant la Seconde Guerre mondiale, et beaucoup d’autres aspects méconnus de sa vie.

Grand connaisseur de l’œuvre de Bounine, René Guerra a développé au cours de la rencontre sa vision selon laquelle l’émigration était un sauvetage dans la vie du grand écrivain russe, vu que toutes ses meilleures œuvres avaient été créées en exil.

Selon René Guerra, la valeur des chefs-d’œuvre littéraires d’Ivan Bounine est encore plus importante si l’on tient compte du fait qu’Ivan Bounine a écrit son célèbre recueil de nouvelles « Les Allées sombres » pendant les années les plus difficiles pour lui personnellement et pour le monde entier, de 1937 à 1944. Il achevait son travail sous le régime de Vichy qui tentait de l’expulser de Grasse vers nulle part, un vieillard malade avec sa femme, affaiblie par la faim.

Le chercheur parle du héros du jour avec une chaleur sincère et un profond respect. Le public a également noté la délicatesse du conservateur de très riches archives de Bounine en ce qui concerne le journal intime de Galina Kouznetsova, dont le contenu profondément personnel René Guerra a jugé trop tôt à révéler.

Quelques mots ont été consacrés à la villa de l’écrivain « Belvédère » à Grasse et à l’histoire de l’association française « Les amis d’Ivan Bounine », qui a opéré dans cette ville jusqu’à sa fermeture officielle en 2016.

En conclusion, René Guerra a confessé qu’il se réjouissait sincèrement du retour triomphant de l’œuvre d’Ivan Bounine en Russie contemporaine.

L’enregistrement de la téléconférence est publié en russe et en français sur le site web et les pages des réseaux sociaux du CRSC à Paris.