Le 27 avril, une table ronde a été organisée à la Maison de la Société d’histoire russe de Moscou sur le thème « Les émigrés russes et les compatriotes soviétique dans la Résistance européenne : histoire et mémoire en Russie contemporaine ».

Des scientifiques et chercheurs russes, français, belges, italiens, slovaques et slovènes ont pris part à une discussion consacrée aux membres de la Résistance russes et soviétiques qui ont combattu sur le territoire de ces pays pendant la Seconde Guerre mondiale.

Rouslan Gagkouev, directeur exécutif adjoint de la Fondation d’histoire de la Patrie, chercheur principal à l’Institut d’histoire russe de l’Académie russe des sciences, et Konstantin Pevnev, membre du conseil d’administration de la Société historique russe, ont pris la parole au nom des organisateurs du Forum.

Les pages de l’histoire de la Résistance en France ont été abordées par le chercheur sur la Seconde Guerre mondiale René Barchi, le chercheur principal à l’Institut d’histoire mondiale de l’Académie des sciences de Russie Mikhaïl Kovaliov et le maître de conférences au Département d’histoire russe contemporaine Alexeï Vovk.

Konstantin Volkov, chef de Représentation du Rossotroudnichestvo à Paris, directeur de la Maison russe des sciences et de la culture, a mis en lumière les personnalités clés de la Résistance russe en France ainsi que l’état de conservation des sépultures de certaines d’entre elles.

Konstantin Volkov a particulièrement noté la nécessité de préserver et de protéger la mémoire du rôle de la Russie dans la libération du monde du nazisme, sans arrêter la recherche et la recherche de nouvelles pages importantes dans la participation de nos compatriotes à la Résistance européenne, dont un grand nombre sont encore peu étudiées ou méconnues du grand public.

« Il reste encore beaucoup à faire dans ce sens, a souligné le directeur. — La France contemporaine, par exemple, contrairement aux tendances évidentes dans certains autres pays, témoigne de beaucop d’interêt pour leur propre histoire militaire ainsi que l’histoire de l’Europe. Les organisations d’anciens combattants, les scientifiques et les chercheurs, la communauté des musées et des archives y sont activement impliqués. De nombreuses mairies, même de petites villes du pays, ont des adjoints au maire pour les affaires des anciens combattants ».

Le directeur de la MRSC a mis un accent particulier sur le parcours héroïque du célèbre régiment de chasse Normandie-Niemen, qui célèbre le 80e anniversaire de sa création en novembre de cette année, qui même en France n’est pas largement connu, y compris de ceux qui sont sincèrement intéressés par l’histoire et la civilisation russes. « Il existe en France deux grandes associations traitant de l’histoire du régiment de chasse, un musée thématique est ouvert sur le territoire du Bourget, des mémoires et des recherches historiques à ce sujet ont été publiés. Cependant, même cette histoire emblématique et la plus symbolique a besoin d’une promotion et d’une diffustion plus large », a-t-il déclaré.

Konstantin Volkov a aussi abordé un autre domaine important du travail historique et commémoratif complexe, plus précisément la préservation des lieux de sépulture situés à l’étranger, qui ont une importance et une valeur historique et commémorative pour la Fédération de Russie. « A Sainte-Geneviève-des-Bois, il y a un célèbre monument-chapelle aux soldats émigrés qui ont participé à la Résistance et combattu dans les rangs de l’armée française », a expliqué le directeur. — Il a été érigé par Anna Voronko-Goldberg à la mémoire de son fils et d’autres jeunes hommes russes qui ont donné leur vie pour la France. Au pied de ce monument, les cénotaphes de Vera Obolensky et Maria Skobtsova ont été installés. Je pense que dans le milieu des spécialistes-historiens leurs exploits sont connus. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mère Maria a caché des prisonniers de guerre et des maquisards ayant fui. Elle a établi des contacts avec des organisations de la Résistance française et a sauvé des Juifs de la mort. Dans l’un des dortoirs-refuges créés par Maria Skobtsova pendant la guerre, le poète Konstantin Balmont est décédé. Dans un autre, elle a réussi à sauver les archives d’Ivan Bounine. En 2021, à l’initiative de la communauté et avec notre soutien de la ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, l’inauguration du cénotaphe, de sa tombe symbolique a eu lieu. Aujourd’hui, la chapelle est plutôt dans un bon état, elle ne nécessite que de petits travaux, ce qui reste difficile en raison d’une longue absence de coordination des organismes français intéressés. Le chef de Représentation a également partagé avec les participants à la table ronde les faits d’opposition à ce travail par une organisation bien connue de compatriotes en France, puis il a précisé les détails d’un incendie récent dans une petite paroisse de Saint-Séraphim de Sarov dans le 15ème arrondissement de Paris, où se trouve également le Centre d’étude du patrimoine de Maria Skobtsova.

Dans le discours, a été également mis en lumière le thème de l’exploit du héros de l’URSS Vassili Porik et des combattantes du détachement de la Résistance exclusivement féminin Rodina. « Je suppose que peu de nos compatriotes, surtout hors de France, ont entendu parler du bataillon soviétique Joseph Staline dans la Résistance, dans le département du Pas de Calais sous le commandement du héros de l’Union soviétique Vassili Porik, qui a combattu dans ces lieux après la deuxième évasion de prison en France, a déclaré le directeur. — En 2020, grâce aux efforts de la mairie  et de nos compatriotes (association Mémoire russe), un parc pour enfants qui porte le nom de notre héros a été ouvert dans la ville de Grenay. Par contre, en Russie aujourd’hui, on n’en parle pratiquement pas.

En conclusion, le directeur de la Maison russe à Paris a invité ses collègues à une conférence spéciale dédiée au détachement féminin Rodina, prévue à la MRSC pour le 5 mai, avec la participation d’anciens combattants de France et de descendants des filles — combattantes du détachement Rodina.

Texte intégral du discours : https://www.facebook.com/100063838020181/posts/382248770579721/?d=n

L’enregistrement de la table ronde est publié sur le site et les ressources web de la MRSC à Paris.