Une nouvelle conférence du cycle « Patrimoine musical russe en France » a marqué le lancement de la programmation de cette nouvelle année 2020 au CRSC à Paris.

La présentation du chef d’orchestre et chef de chœur Andreï Chevtchouk sur le thème « Palette orientale dans la musique des compositeurs russes et français » a eu lieu dans le cadre du projet « Encyclopédie musicale », créé par le Centre en collaboration avec la Commission du patrimoine culturel du Conseil de coordination des compatriotes russes (CCCR) en France.

Les traditions orientales, qui sont devenues partie intégrante de la musique, de la poésie et de l’art russe depuis le début du XIXe siècle, ont continué à se faire entendre tout au long du siècle suivant, tant dans les œuvres instrumentales que vocales. Des faits peu connus de la biographie des compositeurs du « Groupe des Cinq » aident à révéler les origines de l’orientalisme d’Alexandre Borodine, Mikhaïl Glinka, Nikolaï Rimski-Korsakov.

L’orientalisme arrive en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, principalement de la littérature, inspirant des librettistes et des compositeurs. Une fois en contact avec la couleur, l’ornementation, le rythme exquis de l’intrigue orientale, les compositeurs parviennent à apporter tout un bouquet de mélodies orientales sur la scène lyrique française, de l’arrangement instrumental aux interprétations poétiques.
Rempli de faits historiques et de nuances énigmatiques, le récit du Maestro sur l’enchevêtrement musical de différentes cultures était accompagné d’illustrations musicales interprétées par la soprano Tatiana Iourkova, soliste invitée de l’Opéra de Paris et du Théâtre du Châtelet.

La cantatrice a interprété les compositions de Camille Saint-Saëns, Léo Delibes et Albert Roussel, remplies des notes de l’Orient, en y ajoutant l’exemple parfait de poésie orientale de Nikolaï Rimski-Korsakov sur les paroles d’Alexandre Pouchkine « Sur les collines de Géorgie ».

A la fin de la soirée, une romance a été chantée sur les paroles du grand poète « Ma belle, ne me chante plus ces tristes chants de Géorgie ». Dans une interprétation harmonieuse inégalée des strophes de Pouchkine, Sergueï Rachmaninov, à l’époque âgé de 19 ans, a réussi à transmettre l’éphémérité et la finesse de la palette orientale.

Le prochain concert-conférence du Maestro Andreï Chevtchouk « Le monde musical de l’époque de Tourgueniev et de Viardot » aura lieu le 27 février.