Le 19 février, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris a participé à une téléconférence unique avec les cosmonautes de Russie, de France et de Slovaquie, organisée à l’initiative de la chef de la représentation de lʼAgence fédérale Rossotroudnitchestvo en Slovaquie, Inna Kouznetsova.
La rencontre sur la plate-forme web du Centre à Bratislava est devenue le premier grand projet de cette année qui marque le 60e anniversaire du premier vol habité dans l’espace (12 avril 1961), réalisé par notre remarquable compatriote Iouri Gagarine.
La téléconférence a été programmée pour coïncider avec le 22e anniversaire du vol spatial international des cosmonautes Viktor Afanassiev (Russie), Jean-Pierre Haigneré (France) et Ivan Bella (Slovaquie) à bord de la célèbre station orbitale russe « Mir » (20 février 1999).
Lors de la réunion, à laquelle étaient conviés des jeunes de Moscou, de Bratislava, de Grenoble et de Toulouse, une conversation passionnante a eu lieu avec les cosmonautes renommés et expérimentés : Viktor Afanassiev ayant effectué 4 missions (avec plus de 555 heures de vol, qui comportaient en outre 7 sorties extravéhiculaires) et Ivan Bella, colonel et diplomate militaire, le premier cosmonaute slovaque.
À l’invitation du Centre parisien, la célèbre « famille star » des spationautes français, Jean-Pierre Haigneré et Claudie Haigneré, a pris part à la conversation. Chacun d’entre eux a effectué deux missions spatiales sur les vaisseaux russes dans le cadre d’équipages internationaux avec nos cosmonautes.
Jean-Pierre Haigneré, en 1999, a battu le record du vol le plus long parmi les cosmonautes non russes (189 jours dans l’espace), a effectué une sortie extravéhiculaire et a mené des expériences biologiques. Il a été le premier ingénieur de vol non russe sur le lanceur « Soyouz ».
En 1999, il rejoint l’Agence spatiale européenne à Cologne en tant que chef de l’équipe des astronautes. En 2002, il devient responsable du programme de l’ESA pour la construction d’une base de lancement pour les « Soyouz » au Centre spatial guyanais.
Claudie Haigneré est médecin, scientifique, spationaute, femme politique et diplomate. À bord de la station « Mir », elle a mené des expériences scientifiques dans le domaine de la médecine et de la biologie. En tant qu’ingénieur de vol, elle a réalisé un programme de recherche dans le domaine de l’ionosphère, des sciences de la vie et des matériaux sur « Mir ».
En 2000, elle devient Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies, puis Ministre déléguée aux Affaires européennes.
Elle est présidente de l’établissement public pour la vulgarisation des sciences « Universcience », ambassadeur et conseiller auprès du directeur de l’Agence spatiale européenne.
Les deux spationautes sont récompensés par des décorations d’État russe et français.
Jean-Pierre Haigneré a exprimé sa gratitude pour l’opportunité de réaliser des vols spatiaux, pour l’hospitalité, qu’il avait appréciée lors de son séjour de 9 ans en Russie dans le cadre de sa préparation pour des vols dans la « Cité des étoiles », ainsi que le service diplomatique de l’Ambassade de France à Moscou. Il a exprimé sa gratitude pour le plus haut niveau de confiance qui lui avait été témoigné lorsqu’il avait été approuvé comme premier ingénieur de vol non russe à la station « Mir » et sur le lanceur « Soyouz ».
Claudie Haigneré a soutenu les propos de son époux et a partagé ses propres souvenirs de missions spatiales avec des cosmonautes russes et des souvenirs personnels des vols.
Il est symbolique que l’événement se soit déroulé presque entièrement en russe, rappelant une fois de plus aux participants de différents pays son statut de première langue de communication internationale dans l’espace, le célèbre « Poekhali ! » (« C’est parti ! ») de Gagarine.
Les astronautes ont amplement répondu à de nombreuses questions d’écoliers sur les expériences scientifiques en orbite, la vie sur la station spatiale, les langues de communication, l’heure et le fuseau horaire installés sur les vaisseaux spatiaux. Ivan Bella a expliqué en détail à une écolière de Moscou si les problèmes environnementaux de la Terre sont visibles depuis l’espace : « les parties de notre planète où il n’y a pas d’activité humaine sont belles et lumineuses, les régions industriellement développées sont grises et opaques ». Les astronautes ont appelé les jeunes à préserver l’atmosphère, à préserver les ressources naturelles de la planète.
Les astronautes ont souhaité aux jeunes participants de la rencontre de réaliser leurs espoirs et leurs rêves, ce qui n’est possible que grâce au travail assidu et à la persévérance. Ils les ont encouragés à rêver grand, à se fixer des objectifs audacieux afin de réussir leur futur parcours professionnel.
Résumant les résultats de la conférence, les chefs des représentations de Rossotroudnitchestvo en Slovaquie et en France ont félicité les participants à l’occasion de cette date marquante dans l’histoire spatiale et ont remercié les astronautes et les écoliers pour leur engagement aussi profond et actif.
En clôturant la réunion, le directeur du CRSC à Paris, Konstantin Volkov, a invité le public à participer aux événements du Centre parisien, consacrés au 60e anniversaire du vol de Iouri Gagarine.
À la demande du « pionnier » français de la musique électronique spatiale Didier Marouani (le groupe « Space »), dont les airs musicaux ont été utilisés dans les présentations des enfants, le directeur a transmis les salutations de l’artiste-interprète aux participants à la conférence et a accompagné son discours du célèbre « Ballad for Space Lovers ».
Konstantin Volkov a souligné que « la rencontre d’aujourd’hui est devenue une nouvelle occasion importante pour parler des réalisations spatiales de notre pays, des succès de la science et de la technologie, ainsi que des principaux noms de l’ère spatiale.
L’exploit de chacun d’eux a été un triomphe grandiose, qui donnait lieu à des grandes tournées internationales. Ils ont été accueillis par des ovations dans tous les pays du monde, ils ont été reçus par les rois et les présidents, ils ont pris la parole depuis les tribunes des plus grandes organisations internationales. Les cosmonautes-héros sont aujourd’hui les messagers de la paix et du développement ».
En guise de surprise, le CRSC à Paris a projeté des images françaises rares, représentant le cosmonaute qui avait réalisé la première sortie extravéhiculaire dans l’espace, Alexeï Leonov, lors de son voyage en France en 1966 à l’invitation de l’UNESCO et de la Société Jules-Verne, ainsi que la première femme cosmonaute Valentina Terechkova, les cosmonautes Gueorgui Gretchko et Claudie Haigneré, qui ont participé à un événement russe à l’UNESCO en 2011 à l’occasion du 50e anniversaire du vol de Iouri Gagarine.
Pour conclure, le directeur a félicité les chercheurs européens pour le lancement réussi vers Mars du nouveau rover « Perseverance », sur lequel sont mis de grands espoirs dans l’exploration de la lointaine Planète rouge.
Le CRSC à Paris remercie les légendaires spationautes français, Didier Marouani et les écoles « Klassiki » (Grenoble) et « Cosmos » (Toulouse) pour leur participation active à l’organisation de la rencontre.
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