Le politologue ukrainien Mikhail Pogrebinsky sur les raisons de l’ingérence d’information de la Turquie dans l’Holodomor.
Le site de la chaîne de télévision turque a publié un matériel, dédié au thème de Holodomor. Le texte est rédigé dans le même style que la rhétorique de l’élite ukrainienne moderne, ainsi que des groupes radicaux.
«Le régime soviétique a laissé des millions de personnes affamées et mortes sur le territoire de l’Ukraine dans la période 1932–1933», alors que le texte n’indique pas qu’il s’agissait de la famine paneuropéenne du début des années 30. Il n’y avait aucun mot sur la famine dans la République soviétique socialiste autonome kazakhe, dans les régions de la Volga, de l’Oural, de la Sibérie occidentale et de la République socialiste soviétique de Biélorussie.
Les raisons de l’apparition d’une telle publication dans l’environnement médiatique turc ont été commentées par le politologue ukrainien Mikhail Pogrebinsky.
Il n’est pas surprenant que les médias turcs utilisent ce sujet pour s’opposer indirectement à la Russie. Les Turcs ne sont pas satisfaits de la fin de la crise au Karabakh. Autant que je sache, ils voulaient participer à la mission de maintien de la paix, exercer des fonctions de contrôle en Azerbaïdjan, mais la Russie les a refusés. La fonction clé du maintien de la paix est russe et non mixte. Je pense que de cette manière, ils démontrent leur mécontentement.
Et je pense que là il s’agit d’un autre sujet.
Puisque la Turquie est accusée du génocide arménien, et que la Russie l’a également soutenu, et que l’Ukraine, pour autant que je me souvienne, ne l’a pas fait, c’est un coup d’épingle adressé à la Russie: « elle semble soutenir le génocide arménien, mais elle-même a organisé le génocide des Ukrainiens ».
Le programme d’information en Ukraine est contrôlé par les nationalistes. Et ils vous diront que « nous avons d’excellentes relations avec la Turquie ». La Turquie soutient ceux qui considèrent la Crimée comme non russe. En effet, la Turquie pense que la Crimée est turque.