Le 25 novembre, dans le cadre d’une série de rencontres dédiées à la mémoire du légendaire régiment aérien « Normandie-Niémen » et à l’occasion du 75e anniversaire de la Grande Victoire, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris a tenu la troisième téléconférence intitulée « Histoire du régiment “Normandie-Niémen” » avec la participation des vétérans, de leurs descendants, des historiens, des chercheurs, des musées et des écoles.
La rencontre a rassemblé 30 intervenants et plus de 250 spectateurs de différents pays, réunissant des écrivains, des experts et des personnes intéressées par l’histoire du célèbre régiment sur la plateforme web du CRSC à Paris.
Pendant cinq heures et demie de travail, presque tous les sujets liés à l’histoire du « Normandie-Niémen » ont été couverts. Lors de la réunion, le public s’est vu présenter une véritable encyclopédie en ligne avec une description détaillée de toutes les pages clés du parcours de combat et de la fraternité du régiment pendant la Seconde Guerre mondiale.
La rencontre a permis d’établir des contacts directs entre les descendants des vétérans, les vénérables spécialistes de l’histoire du « Normandie-Niémen » et les musées scolaires menant des travaux de recherche. Elle a permis de présenter les principaux chercheurs et partenaires impliqués dans l’étude du thème du régiment légendaire de différents pays.
Le conseiller du chef de Rossotroudnitchestvo Léonid Ejov a présenté les principaux participants russes : le vétéran de la Grande Guerre patriotique, officier de liaison du bataillon du service de l’aviation Elena Markova, que les pilotes du « Normandie-Niémen » appelaient « petite Lena » et le vice-président du Comité du Bureau régional de Moscou de l’Organisation publique des vétérans des Forces armées de la Fédération de Russie Olga Chirokova.
Une nouvelle visite au CRSC a été rendue par les « enfants du “Normandie-Niémen” » : Hélène Pouyade, fille du premier commandant du régiment Pierre Pouyade, Catherine et Natalie Delfino, filles du second commandant Louis Delfino, Hervé Pierrot, fils de Fernand Pierrot, ainsi que les filles du mécanicien aéronautique Alexandre Kapralov, qui avait effectué l’entretien de l’avion de Roland de La Poype.
Anne-Marie Guido, la fille du célèbre pilote Maurice Guido, a dédié son discours aux compagnons soviétiques des pilotes français. Il y a quatre ans, avec l’aide de l’association « Mémoire russe en France », elle avait fait don des prix et des archives de son père à la Russie.
La discussion sur le « Normandie-Niémen » ne pouvait se passer sans qu’on rende hommage à la mémoire du président de l’association russe des vétérans du régiment aérien « Normandie-Niémen » Anatoli Fetissov, qui a quitté notre monde au début de cette année. De nombreux participants, dont le célèbre chercheur, le fils du héros de la Résistance française René Barchi, ont partagé leurs souvenirs de travail avec le chef permanent de la principale organisation russe dédiée aux héros de l’escadrille .
Le président de la célèbre association « Mémorial Normandie-Niémen » Pierre Roure et l’historien et membre de cette association Alain Fages se sont adressés aux participants de la rencontre au nom des associations militaro-historiques françaises préservant la mémoire de l’esadrille légendaire.
La conférence a rassemblé un grand nombre d’historiens et d’écrivains les plus célèbres.
Yves Donjon, historien du « Mémorial Normandie-Niémen », auteur de « Ceux de Normandie-Niémen », a dédié sa présentation à Margarita et Alexandre Laurent, le seul couple franco-russe de l’histoire du « Normandie-Niémen ».
Claude Guiraud, moniteur pilote de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, chercheur en histoire du régiment aérien, Chevalier de la Légion d’honneur et Président d’honneur de l’Alliance Patriotique de Carros, a présenté sa monographie « À la gloire du groupe de chasse n°3 — “Normandie-Niémen” (1942–1945) ».
Le Consul honoraire de Russie à Biarritz, historien et journaliste Alexandre de Miller de La Cerda a raconté l’histoire du pilote basque, héros du « Normandie-Niémen », Robert Iribarne.
L’un des experts les plus enthousiastes, l’auteur du livre « La vraie histoire du régiment aérien “Normandie-Niémen” » Sergueï Dybov, a consacré son discours aux péripéties de l’histoire de la création du régiment aérien, aux faits méconnus et aux documents historiques sur la coopération militaire entre l’URSS et la France libre. Le président de l’association « Mémoire russe » est un révélateur actif des mythes, des idées fausses et des erreurs factuelles dans les documents d’autres chercheurs sur ce sujet.
Des présentations détaillées de leurs collections muséales uniques ont été faites par le chef du Musée central de l’Armée de l’air, filiale de l’institution budgétaire fédérale Musée central des forces armées de la Fédération de Russie Alexandre Zaroubetski et les experts du Musée Lefortovo (Moscou) Natalia Smolianinova et Daria Bychkova.
Une contribution importante à la discussion a été apportée par un membre de la Société historique militaire russe (RVIO) et du Conseil des vétérans de l’aviation navale, coordinateur du groupe aéronautique du 3e front biélorusse, auteur du documentaire « “Normandie-Niémen” dans le ciel de la Prusse orientale » Igor Ialytchev, les experts de l’Association historique militaire française « High Flight » Pierre Bacara et Ekaterina Gorskaïa, la chercheuse biélorusse en histoire du régiment Evguenia Choutova.
Une attention particulière a été attirée sur le rapport du chef du bureau RIA-Novosti à Beyrouth, Mikhaïl Alaeddine, sur la page peu connue de l’histoire du régiment aérien au Moyen-Orient.
En faisant suite aux propos exprimées avec regret par le public au sujet d’un grave déclin de la connaissance de l’histoire du « Normandie-Niémen », principalement chez les élèves des établissements d’enseignement en France, le responsable de l’organisation partenaire — l’association « Dialogue franco-russe » Irina Dubois a apporté des statistiques convaincantes.
L’illustration d’un contraste significatif avec cette situation a été donnée dans les présentations des conservateurs des plus grands musées scolaires russes portant sur à l’escadrille légendaire : Natalia Kroupina, école №712 (Moscou) ; Elena Zintchouk, école n°1468 (Moscou), dont le musée a célébré son 55e anniversaire cette année ; Nadejda Nazarenko, lycée de Friazino ; Nadejda Akhromovа, école №22 portant le nom de Vassilii Sérioguine (Lomintsevo, région de Toula) ; Anna Mikheeva, école №19 (Kalouga), et Tatiana Galkina, école №38 (Orel). Comme l’a noté avec admiration le directeur du CRSC à Paris Konstantin Volkov, « l’étendue du travail de recherche et d’éducation qui y est effectué va bien au-delà des possibilités et des défis des écoles russes ordinaires ».
La fraternité d’armes russo-française s’est également traduite par une coopération avec la section russe du Lycée international de Saint-Germain-en-Laye (France). Le professeur d’histoire et responsable des échanges internationaux du Lycée linguistique d’Odintsovo Irina Tcherenova a évoqué une nouvelle forme de partenariat entre les écoles russes et françaises.
Les participants à la réunion ont convenu de poursuivre la collaboration des ONG sur le « Normandie-Niémen », d’explorer de nouvelles formes de coopération, notamment des projets publics pour perpétuer la mémoire des héros de la Russie et de la France.
L’enregistrement complet de la téléconférence en russe et en français est publié sur le site web et les pages des réseaux sociaux du CRSC.