Le 16 novembre, à l’occasion du 100e anniversaire de l’évacuation des troupes de l’Armée russe du général Piotr Wrangel et de la population civile de la Crimée, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris présente une nouvelle exposition historique et documentaire « Les cosaques pendant la guerre civile (1917–1922). L’Exode ».
La date n’a pas été choisie au hasard. Le départ d’importants contingents de Sébastopol, d’Eupatoria et de Feodossiia (Théodosie) a eu lieu les 14 et 15 novembre 1920. Les derniers, plus de 40 000 personnes, ont quitté Kertch le matin du 16 novembre.
Les événements de la Révolution russe de 1917–1922, constituant un point tournant dans l’histoire de la Russie au XXe siècle, ont bouleversé la vie de toutes les couches de sa population. Il existe un grand nombre de travaux qui décrivent le destin tragique de la paysannerie, de l’intelligentsia et du clergé russes.
En repensant à cette époque, il est nécessaire d’accorder une attention particulière aux cosaques, qui se sont retrouvés au milieu de la confrontation militaire et sociopolitique de ces années. Don, Kouban, Terek, Sibérie, Extrême-Orient sont devenus les épicentres de la guerre civile, où passaient les premières lignes de ses fronts. En 1920–1922, les adversaires des bolcheviks sont vaincus. Au printemps 1920, les Forces Armées du Sud de la Russie, sous le commandement d’Anton Dénikine, se replient en Crimée. En mai 1920, les troupes d’Alexandre Doutov quittent le Semiretchie pour la Chine. Après les batailles acharnées des 13 et 16 novembre 1920, les unités de l’Armée russe dirigées par Piotr Wrangel sont évacuées de la Crimée vers la Turquie. En octobre 1922, la guerre civile en Russie se termine par l’évacuation des troupes blanches de Vladivostok.
L’Exode à l’étranger de millions de ceux qui n’ont pas accepté la victoire des bolcheviks dans la guerre civile est devenu l’une des conséquences les plus tragiques des événements révolutionnaires. Les cosaques formaient un groupe assez important et très uni de l’émigration blanche. Dans les années 1920–1930, plusieurs associations des cosaques de la diaspora russe voient le jour, parmi lesquelles figurent le Conseil commun du Don, du Kouban et du Terek, l’Union générale agricole des cosaques, l’Union de la renaissance cosaque, l’Union des cosaques de l’Est, l’Union des cosaques à Shanghai et bien d’autres.
Réalisant les actions de représentation politique des cosaques au niveau international, leurs militants ont tout mis en œuvre pour faciliter l’emploi des cosaques et leur intégration dans les pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique, leur fournir une assistance matérielle et mettre en place des activités culturelles et éducatives.
Prenant une part active aux affaires publiques de la diaspora russe, les associations cosaques ont cherché à trouver sa place au cœur du processus politique, dans l’espoir de revenir rapidement au pouvoir après la chute des bolcheviks. Dans le même temps, une partie importante des émigrants ont désiré la réconciliation et l’amnistie, pour pouvoir rentrer chez eux et être auprès de leur famille et de leurs proches.
L’exposition présentera les documents et les photographies d’archives et de musées fédéraux et régionaux, consacrés à l’Exode des cosaques à l’étranger et à la formation de l’émigration cosaque dans les années 1920. Elle abordera également certains événements des années 1930, qui étaient d’une grande importance pour les cosaques, tels que la création de colonies cosaques au Paraguay et d’autres.
L’exposition a été conçue et organisée par le Comité synodal pour l’interaction avec les cosaques de l’Église orthodoxe russe, les Archives nationales russes d’histoire sociale et politique, la Maison des Russes à l’étranger Alexandre Soljénitsyne et le Musée des cosaques du Don de Novotcherkassk.