Le 21 juillet, pour la première fois à l’étranger, l’exposition photodocumentaire thématique intitulée « L’Exode russe. La tragédie et la grandeur (1920–1922) » est préparée par le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris.
L’exposition a été créée par la Maison des Russes à l’étranger Alexandre Soljénitsine en coopération avec le Département de la culture de la ville de Moscou à l’occasion d’une date spéciale et mémorable dans l’histoire de la Russie – le 100e anniversaire de l’exode de plusieurs millions de compatriotes vers une terre étrangère en 1920.
L’Armée blanche, qui a subi une défaite militaire, a quitté sa côte natale après une lutte difficile et inégale, dans laquelle elle a défendu tout ce qui était cher et sacré. D’autres gens sont partis sans se battre, fuyant la persécution, la peur quotidienne et la menace de mort, ou bien ont été expulsés à l’étranger comme « ennemis du pouvoir soviétique ». Grand est également le nombre de ceux qui, à la suite de l’effondrement de l’Empire russe, se sont retrouvés du jour au lendemain sur le territoire de pays étrangers, sans même avoir quitté leurs foyers.
Tous sont devenus exilés, rejetés par leur Patrie, privés de la citoyenneté russe par le nouveau gouvernement. En réponse, les « vaincus » ont créé la Russie à l’étranger du peuple russe dispersé à travers le monde.
Cette exposition photo-documentaire met en lumière la grande catastrophe qui a frappé la Russie il y a un siècle et est dédié à la mémoire des exilés.
L’exposition s’adresse à des contemporains qui ne sont pas indifférents au sort de leur pays, et vise à attirer une fois de plus l’attention sur le phénomène sans précédent de l’histoire russe et mondiale, qu’est l’Exode.
À Paris, l’ouverture de l’exposition « L’Exode russe. La tragédie et la grandeur (1920–1922) » sera précédée d’une introduction spéciale de Viktor Moskvin, chef de projet, directeur de la Maison des Russes à l’étranger Alexandre Soljénitsyne. Il précise notamment que « le thème de l’Exode est particulièrement important pour notre Maison et notre nouveau musée, où par cet événement commence son exposition permanente. Et en plus ce sujet est fortement lié à la France, à Paris, considérée comme la capitale des Russes à l’étranger. Des centaines de milliers d’exilés russes y ont trouvé leur abri et du travail. »
L’exposition comprend des documents uniques, des photographies et des publications consacrés à deux lieux importants de l’Exode — la Crimée et le Primorié. Elle aborde de manière approfondie les périodes de l’évacuation des troupes et des réfugiés russes vers Gallipoli, l’île Lemnos, Bizerte et Shanghai, qui sont devenues des symboles de fermeté, de courage et de volonté de poursuivre la lutte pour la Russie.
Clichés photographiques, ordres, lettres, rapports, listes de personnel, journaux de bord des navires, cartes marines du début du XXe siècle, journaux intimes des généraux participant à l’évacuation de la Crimée, portrait avec l’autographe du dernier commandant de la flottille de Sibérie contre-amiral Guéorgui Stark, une large sélection de documents d’archives rares — tout cela crée une image claire des événements dramatiques et des destins des participants à l’Exode et contribue à la prise de conscience de l’importance de l’unité de la Patrie et parmi les compatriotes.
Les documents de l’exposition sont collectés dans les fonds de la Maison des Russes à l’étranger de différents pays. La géographie des archives est vraiment large : Australie, Belgique, États-Unis, France, Suisse, etc.
De rares documents numérisés proviennent de la collection d’Alexandre Plotto (France), descendant d’officiers de marine russes, qui a quitté Sébastopol dans son enfance sur les navires de l’Escadron russe.
Auteurs de l’exposition : experts de la Maison des Russes à l’étranger I.V.Domnin, I.Y.Domnina, A.S.Kroutchinin, N.A.Kouznetsov, A.A.Petrov, A.V.Marynyak, N.D.Egorov et I.N.Balabanova.
La version française et la traduction de l’exposition ont été réalisées en interne dans leur intégralité par le CRSC à Paris.
À partir du 21 juillet, l’exposition sera présentée en deux langues sur les panneaux extérieurs, le site web et les pages des réseaux sociaux du CRSC à Paris et restera disponible jusqu’au 20 août.
Il est prévu que l’exposition se poursuive dans de nombreux autres pays, y compris francophones, le long de la route de l’Exode et de la résidence actuelle des descendants de nos compatriotes.
Allocution du Directeur de la Maison des Russes à l’étranger Viktor Moskvin à l’occasion de la première à l’étranger de l’exposition « L’Exode russe. La tragédie et la grandeur. 1920–1922 »
Chers amis, chers visiteurs et chers collaborateurs du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris,
Chers compatriotes,
La maison des Russes à l’étranger Alexandre Soljénitsine et le CRSC à Paris ont des liens d’amitié et de coopération fructueuse depuis de nombreuses années.
Nous sommes sincèrement heureux de cette nouvelle occasion de présenter ensemble un important projet historique, éducatif et commémoratif finalisé par une exposition de photos et de documents « L’Exode russe. La tragédie et la grandeur (1920–1922) ». Cette exposition est dédiée à la mémoire de millions d’exilés de Russie, forcés de quitter leur Patrie à la suite de la révolution et de la Guerre civile (1917–1922). Son objectif clé est de contribuer aux reflets justes des faits et à la prise de conscience plus profonde de cette catastrophe qui a frappé notre Patrie il y a cent ans.
Le sujet de l’Exode est particulièrement important pour notre Maison, notre nouveau musée, où l’Exode ouvre son exposition permanente. Et en plus ce sujet est fortement liée à la France, à Paris, considérée comme la capitale des Russes à l’étranger. Des centaines de milliers d’exilés russes y ont trouvé leur abri et du travail.
Rappelons-nous les célèbres vers du poète remarquable, le cosaque Nikolaï Touroverov :
Je t’ai tout confié sans aucun secret,
Je t’ai tout confié sans aucun secret,
France, pays de ma liberté,
Ma marâtre gaie.
Malgré la pauvreté et les privations des exilés lors de leur séjour à l’étranger, les Russes y ont vraiment trouvé leur abri et la liberté. Paris est devenu le centre de la vie sociale et politique de l’émigration, de son activité culturelle la plus riche, « l’Etat-major général » de sa communauté militaire. Il est à noter que les ressortissants de la Russie n’ont jamais été « écornifleur ». Ils ont apporté une énorme contribution à l’économie, à la science et à la culture de la France, ils se sont combattus dans les rangs de ses défenseurs au cours de la Seconde Guerre mondiale, il servaient bien la France en temps de paix.
Les familles russes et de nombreuses organisations à l’étranger étaient les principaux conservateurs de la mémoire de l’Exode. Et notre exposition est basée dans sa partie principale sur des matériaux, légués à notre Maison par les compatriotes russes en France. Les noms des donateurs sont indiqués dans la partie finale de l’exposition.
Je tiens à souligner que l’exposition ne reflète que des épisodes à part de la « rupture » de la Communauté militaire et des exilés civils, abandonnant leurs rives natales. L’exposition ne présente que la première période de leur vie à l’étranger.
Mais c’est ce moment initial de l’Exode russe qui révèle avec toute la précision et la profondeur sa tragédie et sa grandeur.
J’espère que la visite de l’exposition sera instructive et utile pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire russe.
Directeur de la Maison des Russes à l’étranger Alexandre Soljénitsyne
Viktor Moskvin