L’une des principales premières du programme d’été de la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été la projection du documentaire « Albatros, les Russes blancs à Paris ».

Le 15 juin, le public de la Maison russe a eu l’occasion de se plonger dans l’univers magique du cinéma français, dont l’histoire comporte des riches pages écrites par de célèbres artistes russes.

Selon le réalisateur français Alexandre Moix et le producteur, spécialiste de la première vague d’émigration russe en France Dimitri Korniloff, cette recherche cinématographique est consacrée aux stars russes de première grandeur — les artistes Ivan Mozjoukhine, Alexandre Volkov, le réalisateur Alexandre Kamenka et aux autres — qui ont glorifié le cinéma français à l’aube de sa formation.

C’était des cinéastes russes, dans les années 1920, qui ont donné un nouveau souffle au cinéma français et créé une nouvelle société de production de cinéma, offrant de solutions technologiques innovantes qui sont encore utilisées aujourd’hui dans le cinéma mondial. Aujourd’hui, « l’héritier spirituel » de la société russe Albatros à Paris est la célèbre Cinémathèque française, un grand musée et espace d’exposition dédié au septième art, qui préserve soigneusement les artefacts russes de cinéma.

Le destin des artistes russes était à la fois glorieux et dramatique : ayant créé des dizaines d’œuvres cinématographiques exceptionnelles en France et atteint le sommet de leur popularité — ils étaient les premiers à être appelés « stars de cinéma », certains n’ont pas pu survivre au début de l’ère des films sonores et ont fini leur vie dans l’oubli.

La société Albatros est l’une des pages les plus brillantes de l’histoire de France, imprégnée de la richesse du patrimoine culturel russe.

Elle a inspiré et révélé des dizaines d’artistes et de cinéastes français, dont beaucoup ont toujours des racines russes.

Présentant le film, le directeur de la Maison russe Konstantin Volkov a souligné que la projection se déroulait dans le cadre du mythique ciné-club parisien « L’Oiseau de feu ».

Au fil des ans, les artistes du peuple de l’URSS Nikolaï Tcherkassov et Alexeï Batalov ont été ses présidents d’honneur.

Le club unique, créé dans la capitale française en 1950 et spécialisé dans la diffusion des meilleurs films soviétiques, a présenté au public parisien plus de 800 longs métrages et 2 000 courts métrages.

A l’occasion du 30e anniversaire de « L’Oiseau de feu » parisien, une édition spéciale de la célèbre émission de télévision soviétique « Panorama international » a été préparée avec la participation d’Alexeï Batalov et Mikhaïl Nojkine, qui a présenté pour la première fois sa chanson qui rendent hommage à Paris.

Le ciné-club fonctionnait dans des locaux loués au Musée national des Arts asiatiques constitué à l’initiative du collectionneur d’art Emile Guimet, ainsi qu’à la Librairie Sialsky. La célèbre librairie et la maison d’édition, fondées en 1923 par le colonel Vladimir Sialsky et son épouse, se trouvaient en face de l’église orthodoxe Saint-Alexandre-Nevski de la rue Daru et étaient un centre important pour les émigrants russes, un lieu de rencontre des patriotes et un espace d’échange des officiers russes.

Plus tard, le club se réunissait à la représentation de l’Union des sociétés d’amitié soviétiques à Paris, prédécesseur de l’actuelle Agence fédérale Rossotroudnitchestvo.

En 2019, la MRSC à Paris a rétabli le format du ciné-club « L’Oiseau de feu » et a invité à la réouverture l’un de ses membres actifs, Alma Kesselman, qui avait consacré plus de 50 ans à l’organisation de projections de films.

Le 9 septembre, avec l’assistance de la MRSC, une cérémonie solennelle a été organisée pour transférer le matériel de cinéma professionnel à la Cinémathèque française. L’appareil de projection avait été utilisé par le célèbre ciné-club parisien « L’Oiseau de feu » il y a près de 30 ans, avant d’être remplacé par des équipements plus modernes.

Parmi les spectateurs de la Maison russe ce soir-là se trouvaient les descendants des créateurs et acteurs de la société de production Albatros, qui ont partagé leurs souvenirs et documents familiaux avec les auteurs du film.