Le 20 février, des oeuvres de l’un des plus grands poètes du XXe siècle ont été entendues depuis la scène du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris. La soirée poétique dédiée à Andreï Voznessenski est devenue la première du cycle de lectures bilingues, organisée par le CRSC et l’association française « LRS Littérature russe et traduction », dirigée par la fondatrice et éditrice de la revue éponyme, professeur émérite d’études slaves à l’Université de Paris VIII, Irène Sokologorsky.

Au coeur de ce nouveau projet réside le désir de faire découvrir au public parisien les pages brillantes de la biographie des poètes et des écrivains russes et russophones les plus remarquables, en présentant les oeuvres de chacun dans la langue originale et dans les meilleures traductions françaises.

L’intervention captivante d’Irène Sokologorsky portant sur des grands épisodes de la vie d’Andreï Voznessenski – la relation de ce denier avec Boris Pasternak, la rencontre avec Zoïa Bogouslavskaïa – « Oza », les publications de recueils de poèmes – a dressé un portrait vif du poète des années 60, de son entourage et de l’époque où ses poèmes brillants sont nés, et où les places et les stades ont été bondés pour entendre ses oeuvres.

Le rythme martelé de la poésie civique et les paroles douces du poète se faisaient entendre de nouveau à Paris. Tout comme dans la lointaine soirée de 1965 au Théâtre du Vieux Colombier, lorsque les Français de gauche, des adhérents de Louis Aragon et des fidèles d’André Breton, l’avaient écouté en accueillant les nouveaux poètes soviétiques sous les applaudissements. À cette même époque remonte la rencontre d’Andreï Voznessenski avec Elsa Triolet, qui a contribué énormément à la publication d’une anthologie de la poésie soviétique.

« Je suis Goya », « Incendie à l’Institut d’architecture », « les Maîtres », « Tu es assise, enceinte et pâle », « la Ballade parabolique », « les Premières glaces », « On bat une femme », « le Poète et la place », « Oza », « Il y a une intelligentsia russe » et de nombreux autres poèmes ont été interprétés avec maestria en russe et en français dans le silence absolu de la salle enchantée, qui absorbait chaque mot poétique d’Andreï Voznessenski.

Poète, artiste, lauréat du prix Russophonie 2010 et 2019, et aux côtés de Claude Frioux, l’un des meilleurs traducteurs de la poésie d’Andreï Voznessenski, Christine Zeytounian-Beloüs a présenté ses traductions et récité les versions originales lors de la soirée.

De façon bouleversante, profonde et artistiquement impeccable a « vécu » le cycle de poèmes d’Andreï Voznessenski le chef de projets littéraires du CRSC Anna Zvereva, faisant ainsi, avec brio, ses débuts sur la scène du Centre.

Philippe Tancelin, poète, docteur d’État en philosophie esthétique, professeur à l’Université Paris VIII et Marie-Louise Bonaque, traductrice de la revue bilingue « Lettres russes » ont également été invités à interpréter les oeuvres du poète. Avec beaucoup d’intérêt et de plaisir le public écoutait leur lecture en français des poèmes d’Andreï Voznessenski.

Une surprise musicale attendait le public à la fin de la rencontre : les jeunes chanteurs parisiens, Julia Vdovina et Anton Tokovinin, se sont pour la première fois produits sur scène avec « la Saga » du légendaire opéra-rock « Junon et Avos » du Théâtre du Lenkom (Moscou), qui a captivé et profondément touché tous les invités de la soirée littéraire et musicale.