Le 2 février, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a organisé une conférence spéciale à l’occasion du 80e anniversaire de la Victoire à la bataille de Stalingrad, à laquelle ont participé des descendants d’anciens combattants, des diplomates, des personnalités politiques françaises, des représentants d’organismes publics et d’instituts pour la mémoire, responsables de musées, historiens et chercheurs russes et français, journalistes.

Le triomphe de la bataille de Stalingrad, qui est devenue l’une des batailles les plus importantes et les plus sanglantes de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale, a changé l’histoire et renversé le cours de toute la guerre.

En début de soirée, les personnes présentes ont observé une minute de silence pour honorer la mémoire de tous les défenseurs de la Patrie, les soldats de la Victoire, les civils morts durant la bataille de Stalingrad et d’autres batailles de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale.

Inaugurant la soirée solennelle, l’ambassadeur de Russie en France Alexey Meshkov a souligné : « Dans cette lutte héroïque au front et à l’arrière, des représentants de toutes les républiques de l’Union soviétique, ainsi que les troupes des alliés, se sont tenus côte à côte. Nous n’oublierons jamais la contribution de la Résistance de la France combattante qui a suivi l’appel du général Charles de Gaulle. »

Pierre de Gaulle, petit-fils du général de Gaulle, chef de la Résistance nationale, a rappelé que Charles de Gaulle ayant visité à deux reprises la ville historique sur la Volga, a qualifié la ville de « symbole de nos victoires communes sur l’ennemi » et a souligné que la Russie avait joué «  le rôle le plus important dans la libération de la France ».

L’historienne française Annie Lacroix-Riz, docteure en sciences, professeur émérite de l’Université de Paris-Diderot, grand spécialiste de l’histoire moderne, s’est appuyée sur des données de sources occidentales pour évoquer les étapes préparatoires précédant le succès de la bataille de Stalingrad dont le plan Barbarossa, l’échec de Blitzkrieg, pour parler des leçons tactiques et stratégiques du tournant des batailles, du maintient par les pays occidentaux du « cordon sanitaire » et de l’impact de la Victoire à la bataille de Stalingrad sur le succès de la Résistance sur le front occidental.

Spécialiste du domaine de l’histoire militaire de l’URSS, Laurent Henninger a mis en lumière le rôle décisif de la bataille de Stalingrad non seulement dans la Grande Guerre patriotique et la Seconde Guerre mondiale, mais aussi dans l’histoire de l’art militaire soviétique en général, qui a marqué le début d’un long processus d’acquisition de compétences stratégiques et de qualifications hautement professionnelles dans l’art militaire opérationnel.

Sous l’influence de la Victoire à la bataille de Stalingrad dans le territoire occupé des régions françaises, plusieurs bataillons de la Résistance française (maquisars) se sont formés. Ils ont été connus sous le nom de « Stalingrad ».

A l’occasion de cette date clé mémorable, Nikolaï Tchouïkov, le petit-fils du célèbre double héros de l’Union soviétique, le maréchal V.Tchoïkov a rejoint la conférence ayant partagé l’histoire familiale de la connaissance du maréchal avec le général de Gaulle.

A la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, la Maison russe des sciences et de la culture a réussi à enregistrer une interview unique avec la survivante des camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau, libéré le 27 janvier 1945 par les troupes soviétiques, et Mathausen Esther Senot. Guillaume Rat a pris la parole au nom de la représentante de la Fondation pour la mémoire des victimes d’Auschwitz Joyce Malai, qui a parlé des activités de la Fondation en France et a récité des lignes émouvantes du poème de Konstantin Simonov « Attends-moi » en russe et en français.

Dans le cadre d’un événement intégré, deux grandes expositions thématiques sont disponibles à la Maison russe des sciences et de la culture à Paris pour une date marquante : une exposition historique et documentaire de la Fondation internationale « Bataille de Stalingrad » et une exposition d’objets rares, de récompenses, d’effets personnels de soldats, d’objets de la vie quotidienne et d’uniformes du Musée privé d’histoire de guerre « Patrimoine ».

Dmitri Belov, maître de conférences en histoire, président de la Fondation caritative internationale « La bataille de Stalingrad », a présenté au public français des pages peu connues de la bataille tournante. La Fondation a mené une étude analytique sur les toponymes de Stalingrad en France, qui occupe la première place en termes de nombre de références de « Stalingrad » attribués aux noms de rues, places, avenues, parcs, stations de métro, etc. Le directeur du Musée d’histoire de guerre de Volgograd « Patrimoine » Anna Vassilevskaya a enregistré un message vidéo saluant tous les participants de la conférence et les visiteurs de l’exposition, qui durera dans les salles de la Maison russe jusqu’au 1er mars.

Un éminent journaliste, historien, président de l’association « France-Oural » Dimitri de Kochko a brillamment animé la soirée.
Les interventions de l’historien, chercheur, président de l’association « Mémoire russe » Sergueï Dybov ont été accompagnées d’une démonstration de photographies d’archives, de copies de documents historiques et d’articles de journaux. Le président du Conseil de coordination des compatriotes russes en France, Guéorgui Chépélev, a partagé son projet de photos thématiques exceptionnel.

A l’issue de la conférence, le réalisateur français Didier Feldmann a présenté aux invités de la MRSC son film « Chroniques de la Volga », qui a remporté le Grand Prix du 10e Festival international « La flamme éternelle ».

Parmi les invités d’honneur de la soirée figuraient des représentants d’institutions diplomatiques russes, l’ambassadeur de la République d’Ouzbékistan en France Sardor Roustambaev, diplomates des ambassades de Biélorussie et du Kazakhstan, personnalités politiques éminentes le président du parti français « L’Union populaire républicaine du peuple » François Asselineau, ainsi que Émery de Montesquiou et d’autres personnalités publiques.

Le dialogue sur la lutte commune des armées alliées, le rôle décisif de l’Armée rouge, qui a amené la libération des pays d’Europe au prix de sacrifices et de pertes importantes, est la meilleure garantie de préserver la vérité historique des événements de la Seconde Guerre mondiale dans la mémoire des descendants, donnant un exemple de courage, de persévérance, d’héroïsme du peuple russe pour les générations futures.

L’enregistrement vidéo de la conférence en russe et en français sera disponible sur la chaîne YouTube de la MRSC à Paris.