Les 29 et 30 avril s’est déroulée l’étape française du IVème Festival-marathon « Du Pacifique à l’Atlantique ».
Ce projet, organisé à l’initiative du Club européen parlementaire de Russie, acquiert de plus en plus d’autorité et devient un événement public international dont l’importance ne cesse pas de croître d’année en année. Depuis sa création, il bénéficie du soutien de l’UNESCO, du Parlement russe, du Ministère des affaires étrangères et du Ministère de la Culture de Russie.
Le Festival-marathon est organisé annuellement depuis 2014 sous l’égide de l’UNESCO et le patronage du Président du Conseil de la Fédération de l’Assemblée Fédérale de la Fédération de Russie Valentina Matvienko. Le projet a pour objectif de réunir l’espace culturel de l’Eurasie par un thème commun pour trouver les gens partageant la même vision parmi les participants de nombreux événements : conférences, réunions, expositions, concerts.
En 2019, le Marathon est entièrement consacré à la préservation des valeurs historiques et culturelles. Son parcours s’étendra de l’Europe à l’Asie en passant par la Russie et traversera les villes suivantes : Perm, Madrid, la Corogne, Paris, Belgrade, Sofia, Plovdiv, Kazan, Tokyo, Vladivostok et Moscou.
Cependant, l’étape parisienne du Marathon constitue l’une des étapes particulièrement importantes de l’événement.
Le 29 avril, au siège de l’UNESCO, a eu lieu une réunion lors de laquelle les participants ont pu échanger avec la Directrice du Centre du patrimoine mondial Mechtild Rössler et discuter des problèmes de la sauvegarde du patrimoine historique et culturel. Ce sujet est devenu particulièrement pertinent après les événements tragiques survenus à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
La délégation s’est également réunie au Ministère de la Culture de la France et a déposé des fleurs au pied de la statue d’Alexandre Pouchkine à l’occasion du 220ème anniversaire de la naissance du poète. La soirée du 29 avril, la présentation du Marathon à la communauté diplomatique s’est tenue à l’Ambassade de Russie en France.
Le 30 avril, des parlementaires russes et des représentants du CRSC se sont rendus à la ville de Chartres, où ils ont rencontré les Adjoints au Maire, Isabelle Vincent et Patrick Géroudet. Dans une atmosphère chaleureuse, ils ont découvert la ville, son riche patrimoine historique, et ont pris connaissance des projets efficaces du gouvernement de la ville visant à la rendre très attrayante du point de vue du tourisme et des infrastructures.
Les invités russes ont visité le monument emblématique de la ville, la cathédrale de Chartres. Ce joyau de l’art gothique français classé sur la liste du patrimoine mondial garde une relique infiniment précieuse – le voile de la Vierge. Les participants à la visite ont apprécié l’engagement de la ville en matière de préservation d’un site du patrimoine culturel unique, inscrit sur la liste de l’UNESCO depuis 40 ans.
Le même jour au Centre de Russie pour la science et la culture à Paris a eu lieu une table ronde « La dimension internationale et régionale de la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel », suivie de l’inauguration de l’exposition « Biens du patrimoine mondial » présentant les photos des archives du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO et les photos des lauréats du concours « Photodiplomacy ».
Le riche programme de la journée comprenait également le concert de musique classique en hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris, présenté par l’artiste pour la paix de l’UNESCO, Sergueï Markarov et ses élèves, ainsi que la remise du prix « Le violon de Stradivarius » à Pierre Cheremetieff, recteur du Conservatoire Russe de Paris Serge Rachmaninoff pour sa contribution à la préservation du patrimoine russe à l’étranger.
Le thème choisi cette année mettait en exergue le caractère commun des objectifs du Marathon, de l’Agence Rossotroudnitchestvo et du mandat de l’UNESCO. Ce fait a été souligné par le Chef de l’Agence Rossotroudnitchestvo Eléonora Mitrofanova dans son message de bienvenue aux participants à la conférence internationale prononcé par le Directeur du CRSC à Paris. Cette convergence des objectifs, ainsi que la proximité géographique du siège de l’UNESCO et du Centre du patrimoine mondial, ont permis de réunir à la table ronde à Paris les principaux acteurs de la protection du patrimoine à l’échelle régionale et mondiale.
Des relations constructives ont été établies entre les parlementaires de Russie et de France, des experts internationaux de l’UNESCO, du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites), ainsi que des missions permanentes auprès de l’UNESCO et de la société civile : des mécènes, des organisations publiques russes et des associations françaises qui œuvrent ensemble à la réalisation d’un objectif commun qui consiste à préserver le patrimoine culturel et naturel.
Les intervenants suivants ont pris la parole lors de la table ronde : M. Alexandre Kouznetsov, Ambassadeur, Délégué permanent de Russie auprès de l’UNESCO ; M. Andreï Klimov, Vice-président du Comité du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales de la Fédération de Russie ; M. Alexandre Vainberg, membre du Comité du Conseil de la Fédération pour les sciences, l’éducation et la culture ; M. Ayaz Gojayev, Délégué permanent Adjoint de l’Azerbaïdjan (pays qui préside le Comité du patrimoine mondial de cette année) auprès de l’UNESCO ; Mme Marie-Laure Lavenir, Directrice générale de l’ICOMOS ; M. Alexandre de Miller de la Cerda, Consul honoraire de Russie à Biarritz, historien, écrivain et journaliste ; M. Patrick Géroudet, Adjoint au Maire de Chartres pour les relations internationales, Vice-Président de Sites et Cités remarquables de France, Vice-Président de Cités Unies France ; M. Nikita Lobanov-Rostovsky, collectionneur d’art et mécène ; M. Michel Ramspacher, Président de l’association Lorraine-Russie ; Mme Valentine Grosjean, Vice-Présidente de l’Union nationale des associations d’amitié France-Russie-CEI-États Baltes ; M. Anton Boutmanov, Directeur pour le développement durable du En+Group ; M. Konstantin Timinsky, Directeur du projet « Festival-marathon Du Pacifique à l’Atlantique ».
Parmi les invités figuraient également : M. Jean Galiev, Représentant permanent du Kazakhstan auprès de l’UNESCO ; M. Yang Shen, Représentant permanent de la Chine auprès de l’UNESCO ; M. Roberto Alejandro Ramirez Aldana, Représentant permanent du Honduras auprès de l’UNESCO ; des diplomates des Délégations permanentes du Liban, de la Colombie, de la Guinée équatoriale et d’autres Représentants permanents auprès de l’UNESCO ; des Représentants du Député de la région des Pyrénées-Atlantiques et d’autres membres de l’Assemblée nationale française, ainsi que de nombreux membres d’associations d’amitié et d’associations culturelles françaises.
Mme Anna Sidorenko, Représentant du Centre du patrimoine mondial, a participé au Forum au nom de l’UNESCO.
Les discours des participants n’ont pas été limités par un sujet professionnel ciblé ou par l’influence de l’un des groupes d’experts : la possibilité d’exprimer librement leur point de vue a été offerte à chacun des intervenants. La date choisie a contribué à la discussion informelle et même improvisée : il y a quelques années, l’UNESCO, avec le soutien de la Russie, a déclaré le 30 avril Journée internationale du jazz.
Lors de la table ronde, un large éventail de questions et de sujets ont été abordés : travail de la communauté internationale dans le domaine de la protection du patrimoine mondial ; la sécurité des monuments de l’histoire mondiale ; patrimoine mondial de l’UNESCO comme un atout pour le développement économique sur l’exemple de Chartres métropole ; succès dans la résolution du problème de la protection de l’écosystème unique du lac Baïkal ; amélioration du système fiscal de différents pays en vue d’encourager le développement du mécénat, qui joue aujourd’hui un rôle primordial dans le financement de la restauration des monuments architecturaux ; importance de préservation de l’identité culturelle sur l’exemple du Pays basque et de la Gascogne ; critères de la Convention du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO pour déterminer les propositions d’inscription sur l’exemple du style animalier de Perm ; contribution à la préservation du patrimoine des associations d’amitié françaises et des associations de bénévoles.
En évoquant l’exemple de l’Eglise orthodoxe de Biarritz, qui a évité miraculeusement la démolition, mais qui nécessite toujours de grands travaux de restauration, et celui de la cité de Palmyre en Syrie, pour la reconstruction de laquelle la communauté internationale a montré peu d’empressement, les orateurs ont souligné l’influence néfaste de la situation politique sur la prise de décisions en matière de préservation du patrimoine. Le fil conducteur du Forum était un puissant appel lancé à la communauté internationale à prendre conscience de la valeur du patrimoine mondial, en s’affranchissant de la pression de préférences idéologiques, politiques ou religieuses.
Quelques jours seulement après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le sujet de la table ronde est devenu particulièrement pertinent. Soulignant la fragilité de l’homme et la vulnérabilité du patrimoine naturel, les participants se sont convenus de conjuguer les efforts de toutes les parties et à tous les niveaux en vue d’assurer sa protection efficace. Le Conseil de coordination des compatriotes russes de France a lancé un appel à la solidarité avec la société française en annonçant la collecte de fonds auprès de la communauté russe pour la restauration de la cathédrale. À la demande des compatriotes, le texte a été soumis au CRSC afin d’être présenté à l’UNESCO.
Les représentants de la communauté des experts se sont montrés déterminés à relever les défis actuels dans le domaine de la protection du patrimoine, car la survie de l’humanité dépend sans aucun doute des solutions à ces défis. Ils ont exprimé l’espoir que des réunions régulières se tiendraient à l’avenir sur le site du CRSC à Paris à l’initiative des « marathoniens ».