Le 24 février, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris et l’Association « Globus, l’histoire et la géographie de la France et de la Russie » ont organisé une nouvelle rencontre en ligne consacrée au grand projet réalisé en Arctique « Le Parc du Pléistocène ».

Une conférence fascinante sur l’Arctique et les plans de restauration de la biodiversité de cette région importante a été présentée par le scientifique et chef de ce projet Nikita Zimov. La première conférence donnée par l’invité sur la plateforme web du CRSC en décembre 2020 a suscité un vif intérêt auprès écologistes en herbe francophones et russophones et d’autres passionnés de France intéressés par les questions environnementales.

Une nouvelle rencontre en ligne avec Nikita Zimov, organisée suite à de nombreuses demandes, a de nouveau suscité beaucoup d’intérêt. Toute une variété de questions a été posée par les élèves du Collège Cassignol (Bordeaux) étudiant le russe et d’autres spectateurs dans le chat de la conférence.

« Le Parc du Pléistocène » est une réserve naturelle en Yakoutie où les herbivores vivent dans une zone clôturée sous la surveillance des Zimov.

Le but du projet est de recréer les écosystèmes steppiques dites « mammouths » qui existaient dans la région il y a 15 mille ans afin de ralentir la fonte du pergélisol et atténuer ainsi le processus de changement climatique sur la Terre.

L’invité du CRSC a parlé en détail des recherches scientifiques qui ont mené à l’idée de la création du Parc, et a fait découvrir comment les steppes affectent le climat et quelles espèces d’animaux sont sélectionnées pour le projet.

La station scientifique du Nord-Est du département de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie est située dans le village de Tcherski, en Yakoutie. Avant la pandémie, elle a été fréquentée par des scientifiques du monde entier, des journalistes, des habitants du nord de la Yakoutie.

La station et le Parc du Pléistocène sont de véritables terrains de recherche pour étudier le pergélisol et l’influence de divers facteurs sur la vitesse de sa fonte. Les sols gelés sont caractéristiques de 60% du territoire de la Russie. Ce sont des villes, des routes et d’énormes infrastructures. C’est pourquoi les scientifiques russes étudient traditionnellement le pergélisol et accordent une attention considérable à l’influence du climat sur son état, et vice versa — l’influence du pergélisol sur le climat de l’Arctique et de la planète dans son ensemble.

Basé sur une riche expérience et une solide compétence accumulée par des générations de scientifiques, le Parc du Pléistocène est un projet à grande échelle qui, à première vue, est incroyable.

La présentation vivante et le récit captivant ont emmené les participants de la réunion en Yakoutie, sur la côte de l’océan Arctique. C’est là que Nikita Zimov et son père, le célèbre scientifique Sergueï Zimov, amènent des animaux, franchissant d’énormes distances hors route, les aident à s’adapter à un nouvel environnement, observent, avec des scientifiques étrangers, les changements dans le pergélisol et la couverture végétale de la toundra.

Un mammouth peut-il être recréé ? De combien d’animaux avez-vous besoin pour exploiter pleinement l’écosystème du Parc ? Quand les prédateurs seront-ils introduits dans le parc ? Les animaux s’adaptent-ils bien aux nouvelles conditions ? Est-ce que l’introduction de ces animaux inhabituels pour les animaux arctiques modernes nuira aux écosystèmes existants…. Nikita Zimov a répondu à ces questions et à bien d’autres d’une manière détaillée et extrêmement ouverte.

L’histoire du scientifique a tellement inspiré le public français qu’il a même été question de la possibilité d’obtenir une invitation à travailler dans le parc russe unique, ce qui n’est actuellement possible que sur la base du bénévolat.

« Dans les cent prochaines années, le principal problème de l’humanité sera le changement climatique. Tous ceux qui cherchent à ralentir ce processus et à s’adapter aux changements, travaillent pour la bonne cause », a annoncé Nikita Zimov. « J’ai une vie bien remplie et intéressante. Bientôt, ce sera à vous de choisir votre futur métier. Je vous souhaite de trouver votre vocation », a-t-il dit en s’adressant aux jeunes.

L’enregistrement complet de la rencontre en russe et en français sera publié sur le site web, les réseaux sociaux et la chaîne YouTube du CRSC à Paris dans la rubrique « L’environnement — science et bénévolat ».