Le 28 mai, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a accueilli une conférence en ligne dédiée au 300e anniversaire d’Emmanuel Kant, à laquelle ont participé des kantologues renommés d’universités russes de premier plan et leurs collègues français, docteurs en philosophie, Christophe Bouriau et Laurent Balagué. La conférence s’est tenue sur la plateforme en ligne avec traduction simultanée, à la suite du Congrès kantien international de Kaliningrad, organisé par l’Université fédérale de la Baltique Emmanuel Kant à l’occasion du jubilé du grand philosophe.

Svetlana Zhilina, directrice par intérim de la Maison russe, a adressé un discours de bienvenue aux participants et a passé la parole au modérateur de la conférence, Dr. Laurent Balagué.

La conférence a été ouverte par un exposé de Vadim Tchaly, docteur en philosophie, professeur à l’université d’État Lomonossov de Moscou. Dans son discours, Vadim Tchaly a fait part de ses réflexions sur le « mal de mer » de la modernité, qui laisse les hommes dans un état de panique et de confusion, et sur la pertinence de la philosophie kantienne dans les réalités difficiles de notre temps.

Christophe Bouriau, docteur en philosophie, professeur à l’Université de Lorraine, a fait une présentation sur l’esthétique de Kant dans le contexte de l’éthique environnementale, développant l’idée que les idées philosophiques de Kant sont toujours applicables dans les réalités d’un monde en mutation, y compris l’agenda environnemental.

Sergueï Lougovoï, docteur en philosophie et professeur associé à l’Université fédérale de la Baltique Emmanuel Kant, a présenté une vue d’ensemble des textes latins de Kant et de leurs traductions en russe. Le sujet du discours n’a pas été choisi par hasard : en 2019, Sergueï Lщugovoï a traduit en russe la thèse latine de Kant « Sur le feu » (« De Igne ») et d’autres textes du philosophe qui n’avaient pas encore été traduits.

Anton Ivanenko, docteur en philosophie, professeur associé au département d’histoire de la philosophie de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, a présenté un exposé sur « Le Dieu d’Emmanuel Kant ou s’il est possible de ne pas “déduire des définitions ” », ayant proposé aux participants un sujet de polémique intéressant. Son collègue, Andreï Mouraviov, docteur en philosophie et professeur au département d’histoire de la philosophie de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, a également pris part à la discussion.

Anastassia Vladislavovna Povetcherova, de l’Institut de philosophie de l’Académie des sciences de Russie, a présenté un exposé sur l’influence des idées de Christian Wolff sur la philosophie d’Emmanuel Kant.

À la fin de la conférence, le représentant du Ministère de l’Education et de la Science, conseiller de de l’ambassade de Russie en France, Igor Noskov a présenté un bref aperçu de l’état actuel des études kantiennes en France. Les organisateurs de la conférence ont remercié les participants et ont souligné l’importance de maintenir des contacts dans le milieu universitaire et de mener des discussions scientifiques correctes, malgré le contexte politique.