Depuis début avril, une exposition unique est montée dans les locaux de la Maison russe des sciences et de la culture à Paris à l’occasion du 60e anniversaire du premier vol habité dans l’espace, réalisé par notre remarquable compatriote Youri Gagarine.
L’exposition présente une collection originale de timbres russes et français consacrée aux principales étapes et réalisations spatiales de la période 1957–2017. Les raretés ont été mises à disposition par le Club russo-français des philatélistes, fondé en 1952.
En outre, dans le cadre de l’exposition sont présentées des affiches thématiques, colorées et informatives, une édition réimprimée du journal « Izvestia » qui annonçait le vol historique de Youri Gagarine le 12 avril 1961, une authentique uniforme spatiale et même une lettre originale d’un célèbre musicien français, créateur et leader du groupe français « Space » Didier Marouani avec une demande d’envoyer son CD légendaire avec de la musique spatiale à la station russe « Mir ».
La place centrale de l’exposition est occupée par une collection de 101 écussons authentiques se portant sur des combinaisons spatiales et représentant des emblèmes de tous les équipages spatiaux russes et internationaux de 2009 jusqu’aux participants du vol qui a eu lieu le 9 avril de cette année sur le vaisseau spatial baptisé du nom de Gagarine.
Les insignes de missions spatiales exposés ont été aimablement mises à disposition par le collectionneur d’objets liés à la conquête de l’espace, directeur général de la société « Starsem » Viktor Nikolaev.
La conception de l’emblème est un processus complexe dans lequel les cosmonautes eux-mêmes sont directement impliqués. Ils proposent des idées, partagent leurs pensées et leurs émotions avec des artistes et demandent parfois d’y rajouter quelque chose de spécial, d’important pour eux. Les experts évaluent les possibilités d’exécution technique des éléments de broderie, après quoi des artistes professionnels créent plusieurs versions de l’emblème, dont l’une est approuvée par le corps des cosmonautes.
Chaque détail de l’insigne compte. Par exemple, l’emblème de l’équipage du vaisseau spatial Soyouz MS-17, qui s’est rendu dans l’espace en octobre 2020, est de forme ronde, symbolisant notre planète Terre et sa perfection. Le contour bleu de l’emblème et la bande droite qui le traverse ressemblent clairement à la lettre russe « Ф » (« F »), qui signifie l’indicatif d’appel de l’équipage — « Favor ». La partie intérieure de l’emblème représente une section de la surface de la Terre, symbolisant le respect de notre planète et la gratitude envers la terre natale — nourrissante, inspirante, soutenante et donnant de la force.
Au bas de l’emblème se trouve l’inscription « Baïkonour », symbolisant le lien de l’équipage du vaisseau spatial habité Soyouz MS-17 avec le cosmodrome historique.
Au sommet de l’emblème se situe la présentation de la Station spatiale internationale, et ses panneaux solaires ont la forme du chiffre romain XX, symbolisant le 20e anniversaire du vol habité de l’ISS.
Au centre de la composition, au-dessus du lanceur Soyouz-2.1a, se trouve une source de lumière qui illumine la planète et les membres de l’équipage international, dont les noms sont situés le long de la bordure de l’emblème.
L’exploration spatiale est une entreprise risquée et extrêmement complexe qui nécessite l’investissement de toutes les forces psychiques et les émotions intérieures des spationautes. C’est pourquoi les symboles et les traditions sont si proches de leur cœur, c’est pourquoi tant d’attention est accordée à des détails apparemment insignifiants. Et c’est pourquoi chaque emblème, qui est aujourd’hui présenté à l’attention des visiteurs, incarne une partie de l’histoire de cosmonautique, de la grande réalisation de la civilisation humaine.
Pendant la période de restrictions sanitaires et épidémiologiques, l’exposition sera ouverte à la consultation individuelle (à partir du 14 avril).
Après l’ouverture des institutions culturelles en France, la Maison russe pourra recevoir des demandes de visites individuelles et de groupe, y compris des établissements d’enseignement et de formation de Paris et d’autres régions de France.