Le 14 octobre, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a organisé une soirée consacrée aux principaux jalons des relations amicales soviéto-françaises et au rôle important dans leur développement du secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Maurice Torez.

Organisateur actif de la Résistance, grand ami de l’Union soviétique, l’un des dirigeants du Komintern et du Mouvement pour la paix, Maurice Thorez est une figure emblématique des relations soviéto-françaises. Il fait notamment partie des initiateurs de la création des sociétés d’amitié France-URSS, très appréciées aussi bien par les Soviétiques que par les Français.

D’ailleurs, les activités de la célèbre Société d’amitié France-URSS, qui a fonctionné pendant quinze ans (1977–1992) dans les locaux de l’actuelle MRSC à Paris, ont figuraient parmi les principaux thèmes de la rencontre.

En inaugurant la soirée, le directeur de la Maison russe Konstantin Volkov a mentionné parmi les missions de la MRSC la promotion du rayonnement humanitaire russe en France, le renforcement des interactions culturelles et scientifiques entre les pays, et l’instauration d’un dialogue avec divers groupes sociaux et professionnels de la société française.

La Maison russe a aujourd’hui acquis une réputation de lieu de dialogue populaire à Paris, où sont discutées des questions diverses liées à l’histoire et à l’état actuel des relations russo-françaises.

« L’année 2020 a marqué le 100e anniversaire de “ l’Exode russe ”. La Maison l’a consacrée en grande partie à l’histoire du mouvement blanc, au destin et à la contribution à la culture mondiale des compatriotes russes qui se sont retrouvés à l’étranger en période de “ dispersion ”, dans les années 1920 du siècle dernier.

Mais l’année du 60e anniversaire du premier vol habité dans l’espace et du 80e anniversaire du début de la Grande guerre Patriotique, la MRSC accueille dans ses locaux plusieurs projets importants consacrés aux relations avec la France pendant la période soviétique, ainsi qu’aux personnes qui ont largement contribué à leur création et à leur renforcement. L’un des principaux acteurs de cette coopération était sans aucun doute la Société d’amitié France-URSS. »

Le directeur a donné lecture d’une série de salutations de la part des dirigeants des associations françaises qui continuent aujourd’hui le travail engagé par « France-URSS ».

Le thème le plus important de la rencontre était la présentation en France du journal de Maurice Thorez pour la période 1952–1964. Le journal Pravda, la maison d’édition Fayard, qui a publié le journal de Thorez, et le Forum russo-français d’initiatives sociales et culturelles auprès de la MRSC à Paris étaient les organisateurs de la soirée.

Au cours de la table ronde consacrée à ce sujet, des discours ont été prononcés par le premier vice-président du Comité de la Douma d’État de la Fédération de Russie sur les affaires internationales, vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie Dmitri Novikov (par vidéoconférence). « La grande réalisation de Maurice Thorez est dans l’élaboration de la stratégie et de la tactique d’un front uni anti-impérialiste dans la lutte de toutes les forces démocratiques pour la paix, la démocratie et le progrès social… Après la défaite du fascisme, le PCF a systématiquement dévoilé la politique impérialiste dirigée contre l’URSS. Les propos de Maurice Thorez en réponse à la formation du bloc de l’OTAN sont largement connus : « Le peuple français ne combattra pas, ne combattra jamais contre l’Union soviétique ! », a déclaré le député.

Le représentant russe a souligné l’importance de l’héritage de Thorez dans le contexte de la réaction impérialiste croissante visant à déstabiliser un certain nombre de pays indésirables pour l’Occident collectif, à déstabiliser les forces pacifistes : « Dans le contexte de la crise croissante du capitalisme, … l’opposition des forces de droite grandit. Parmi les mesures qu’ils ont prises figure la publication d’une résolution du Parlement européen rédigée à l’occasion du 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale. Ce document désigne l’Allemagne nazie et l’URSS également coupables d’avoir déclenché la guerre. Les gouvernements bourgeois occidentaux soutiennent l’hystérie anticommuniste en Ukraine, dans les pays baltes et en Pologne. Ils ferment les yeux sur les marches néonazies, la réhabilitation des complices d’Hitler, la démolition de monuments aux soldats-libérateurs soviétiques, la persécution des partis communistes. » « … La lutte pour des objectifs communs renforce notre amitié. Ensemble, nous nous opposons à l’expansion impérialiste du bloc de l’OTAN. Ensemble, nous exigeons des changements fondamentaux au profit des travailleurs. Ensemble, nous luttons pour un système juste des relations internationales. Ensemble, nous rejetons les tentatives des forces réactionnaires de réécrire l’histoire. »

Guillaume Roubaud-Quashie, attaché de presse de Fabien Roussel et directeur de la Maison Triolet-Aragon a prononcé un discours de bienvenue au nom du secrétaire national du PCF et candidat aux élections présidentielles de 2022, Fabien Roussel.

Le géographe Pierre Thorez (fils de Maurice Thorez), Jean-Numa Ducange, professeur à l’Université de Rouen, historien, rédacteur en chef du journal de Maurice Thorez publié à l’occasion des 100 ans du PCF (2020), ainsi qu’Andreï Doultsev, correspondant spécial du journal Pravda en Europe occidentale (auteur et modérateur de la réunion), ont pris part à la discussion.

Les participants de la rencontre ont souligné la valeur historique unique du journal de Maurice Thorez, relevant d’une période difficile marquée par le XXe Congrès du PCUS et la scission soviéto-chinoise. Il s’agissait de l’analyse de Maurice Thorez des conséquences tragiques du XXe Congrès du PCUS pour le mouvement communiste mondial, dont le début de la scission soviéto-chinoise, qui a déclenché le déséquilibre géopolitique en faveur des États-Unis. Les panélistes ont également abordé la question de la lutte anticoloniale des communistes français en Indochine et en Algérie, le soutien des camarades soviétiques et les crimes du colonialisme français. Le rôle de Maurice Thorez et du PCF dans la création du Conseil mondial de la paix en 1949, la nécessité pour les communistes de lutter pour la paix, contre l’impérialisme et le colonialisme, la nécessité d’un dialogue sur le désarmement et l’état de droit international ont également été soulignés.

Répondant aux questions, Pierre Thorez, membre actif de la Société d’amitié France-URSS, a relaté son histoire et ses activités. Il a évoqué avec enthousiasme les rencontres des marins soviétiques avec les habitants du Havre (ville jumelle de Léningrad), les matchs de football, les cours de russe, les échanges de jeunes et les voyages des membres de la Société en Union soviétique, ainsi que l’importance de cette organisation pour contrer la propagande antisoviétique, notamment en faisant connaître aux citoyens français la culture et la vie des peuples de l’URSS.

L’idée de la nécessité de relancer de tels contacts et du rôle que les communistes peuvent continuer à jouer dans l’établissement des relations entre les peuples de nos pays a également été exprimée.

Les participants de cette rencontre ont reçu avec intérêt la proposition d’établir des liens entre le Musée Vladimir Maïakovski de Moscou et la Maison Triolet-Aragon (soeur de Lili Brik) à Saint-Arnoult-en-Yvelines, à proximité de Paris. L’un de leurs objectifs communs pourrait être l’organisation d’un festival de la jeunesse.

La table ronde a attiré l’attention des participants et des membres actifs de longue date de la Société d’amitié France-URSS. Parmi les invités de la soirée figuraient les hôtes de marque : le Vice-Président du Sénat Pierre Laurent, la sénatrice du Pas-de-Calais Cathy Apourceau-Poly, le député de l’Assemblée Nationale Jean-Paul Lecoq, le secrétaire fédéral du Pas-de-Calais Hervé Poly, le maire de Vitry-sur-Seine Pierre Bell-Lloch.

Les représentants de la gauche se sont également réunis dans la salle de la MRSC : l’ancien Président et directeur du groupe L’Humanité Patrick Le Hyaric, le Secrétaire général de la fédération CGT Laurent Brun, les membres du Conseil national du Parti communiste français PCF Hervé Poly, Fabienne Lefebvre, Gilles Gourlot, le porte-parole national du Mouvement de la paix Roland Nivet, le secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France Léon Deffontaines, la directrice éditoriale de Fayard Sophie Hogg, le directeur de collection aux éditions Delga Aymeric Monville, la rédactrice de l’Histoire et Société Marianne Dunlop et l’historien Jean-Paul Scot.

Des invités d’autres pays ont également été présentes. Le Président du Parti communiste allemand Patrick Köbele, venu d’Essen, s’est adressé à l’auditoire avec un discours de bienvenue. Il a soutenu la discussion sur les problèmes de falsification de l’histoire et les tentatives de révision des résultats de la Seconde Guerre mondiale par les forces de l’impérialisme et de la réaction.

La conférence a été suivie par les correspondants de l’agence de presse chinoise Xinhua et de l’agence cubaine Prensa Latina.

Un moment important de la rencontre a été l’inauguration d’une exposition de cadeaux reçus à différentes époques par Maurice Thorez et conservés dans les archives de la ville d’Ivry-sur-Seine. Parmi les pièces uniques présentées au sein de la Maison russe se trouvait un cliché des cosmonautes soviétiques légendaires Youri Gagarine, Valentina Terechkova et Alexei Leonov dédicacé par eux à Maurice Thorez.

Une exposition-vente de livres antiques thématiques a été organisée en marge de la rencontre : les recueils des œuvres de Maurice Thorez et les ouvrages de littérature soviétique y ont été présentés.

Au cours de la soirée, l’organisateur de l’exposition, l’association Livres en luttes de Vitry-sur-Seine, a fait don à la MRSC du tableau de Piotr Ossovski, artiste du peuple et lauréat du prix d’État de l’URSS « Feu d’artifice la place Rouge en réjouissance de la Victoire ». Cette œuvre a été offerte par Mikhaïl Gorbatchev en 1985 à la Société d’amitié France-URSS, probablement au sein de la Maison russe.

Comme l’a noté Konstantin Volkov, acceptant cet objet rare en cadeau, « un tableau représentant le Jour de la Victoire en 1945, l’événement unificateur le plus important pour la Russie et la France, prendra une place digne dans les locaux des Cours de russe de la MRSC, qui reçoit chaque jour des centaines de Français qui ont du respect et de l’intérêt pour l’histoire, la culture et la civilisation russes. »

L’enregistrement de la réunion en français (original) est publié sur le site web et les pages des réseaux sociaux de la MRSC.

Avis de la presse

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