Le 26 novembre, l’écrivain russe de renom, Zakhar Prilepine, a présenté au Centre de Russie pour la science et la culture à Paris l’une de ses dernières œuvres littéraires. Le livre « Officiers et poètes russes » comprend onze biographies d’écrivains et de poètes de l’« Age d’or » de la littérature russe. La maison d’édition parisienne « Syrtes » en a choisi huit pour sa publication française.

Philologue et publiciste, journaliste et présentateur de télé, rédacteur en chef du site « La Presse libre » et auteur de l’émission télé « Leçons de russe », acteur et musicien, vice-directeur artistique du Théâtre d’art académique de Moscou Maxime Gorki, Zakhar Prilepine est brillant dans toutes ses activités. Toutefois, en répondant aux questions des journalistes, il se positionne avant tout comme écrivain.

Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Finaliste des concours littéraires « Bestseller national », « Bouker russe », « Grand livre », ainsi que lauréat de nombreux prix, il est surtout connu comme auteur de « San’ka », « Le Péché », « Pathalogies » et « l’Archipel des Solovki ».

En présentant l’écrivain, le directeur du CRSC a fait remarquer que le livre de Zakhar Prilepine continue une mission, à la fois noble et importante, dans le sillage de Ivan Tourguéniev, qui d’après André Maurois, « a introduit dans la littérature française Alexandre Pouchkine, Nicolaï Gogol et Léon Tolstoï ». Dans « Officiers et poètes russes », à travers les figures, si proches et si vivantes, de Gavriil Derjavine, Alexandre Chichkov, Denis Davydov, Konstantin Batiouchkov, Piotr Viazemsky, Alexandre Bestoujev-Marlinski, Piotr Tchaadaïev et Alexandre Pouchkine – maîtres des plumes mais aussi des armes – Zakhar Prilépine crée un portrait exceptionnel, à la fois littéraire et historique, de toute une époque.

En répondant aux questions, Zakhar Prilepine a expliqué pourquoi son livre pourrait intéresser un lecteur français. A son avis, il s’agit avant tout « d’une prose littéraire contenant des biographies humaines fascinantes dont la richesse n’existe pas parmi les gens de notre métier, les écrivains d’aujourd’hui ». De plus, le livre en question présente une source unique des faits jamais traduits en langue française : « Vous ne connaissez pas cette couche du journalisme, poésie et prose militaires en France ».

Comme on pouvait s’y attendre, la rencontre ne s’est pas limitée à des sujets strictement littéraires. L’auteur a partagé ses points de vue sur les questions relatives à l’attitude de l’intelligentsia russe et occidentale à l’égard de la dignité, du patriotisme et du pacifisme.

Un passage a été consacré à l’urgence d’une attitude protectrice à l’égard de la langue russe, dont la position dans le monde se retrouve hélas réduite, parfois délibérément, sous des prétextes politisés. D’avis de l’écrivain, des événements tels que les Journées du livre russe et le Prix Russophonie, organisés annuellement avec le soutien du CRSC, profitent beaucoup au développement de la langue russe, mais un appui plus important au niveau étatique reste nécessaire.

Le sujet du travail littéraire et militaire n’a pas laissé le public indifférent. Prince Dmitri Chakhovskoï, professeur d’histoire russe à l’Université de Rennes a repris le sujet traité par Zakhar Prilepine et a cité avec enthousiasme un certain nombre d’œuvres poétiques.

La table ronde a été suivie par une séance de dédicaces. L’autographe du célèbre écrivain était très convoité, une longue file d’attente s’est ainsi formée dans la salle. Le public ne voulait pas laisser partir le héros de la soirée.

La rencontre avec l’écrivain et la présentation de son livre a eu lieu grâce au soutien de l’Association française « France-Oural », les éditions des « Syrtes », la fameuse librairie spécialisée en livres russes à Paris « Globe » et la société « Marchenkov, Kogan & partners ».