Le 7 décembre, la  Maison russe des sciences et de la culture à Paris a organisé une soirée littéraire en présence de l’écrivaine et spécialiste de la littérature française Julia Kristeva et de la spécialiste russe de la littérature française des XXe et XXIe siècles, chercheuse en chef de l’Institut de la littérature mondiale Maxim Gorky de l’Académie des sciences de Russie, docteur ès lettres Elena Galtsova.

La réunion s’est tenue à l’initiative de Vadim Polonsky, directeur de l’Institut, qui a été soutenue sans hésitation par la Maison russe des sciences et de la culture à Paris.

Julia Kristeva, Docteur honoris causa des universités d’Europe et des États-Unis, membre de l’Académie britannique, Grand Officier de la Légion d’honneur, a présenté sa nouvelle monographie Dostoïevski face à la mort, ou le sexe hanté du langage. La sortie de l’ouvrage par la maison d’édition Fayard a été programmée pour coïncider avec le 200e anniversaire de la naissance de Dostoïevski.

Kristeva a déclaré que, contrairement aux médias français, qui n’accordent généralement pas beaucoup d’attention à l’anniversaire du grand écrivain, la communauté créative et universitaire a marqué cette date importante par de nouvelles recherches et productions. Selon la chercheuse, c’est précisément le dialogue entre les personnalités culturelles et le pouvoir des mots qui peuvent réduire les clivages politiques et unir les peuples de la « Grande Europe de l’Atlantique à l’Oural ».

Dans son nouveau livre, l’écrivaine attire l’attention sur le fait que, depuis un siècle et demi, les plus grands écrivains et penseurs du monde restent « hantés » par le patrimoine du génie russe. Proposant une analyse psychologique et philosophique subtile de l’œuvre de Dostoïevski à travers le prisme des principaux paradigmes de la société européenne moderne, Kristeva démontre son extrême pertinence et son don de visionnaire, qui a vu le monde du troisième millénaire dans lequel « tout est permis ». Dostoïevski, selon Kristeva, est un grand humaniste et un apologiste du transhumanisme. Il est « polyphonique » et « multiversel ».

En se référant au thème de l’érotisme dans les œuvres de Dostoïevski, Julia Kristeva révèle sa résonance contemporaine à travers des exemples tirés de ses œuvres. Pour Kristeva, le grand écrivain est un maître de la biographie de la Russie du XIXe siècle, qui reste incroyablement pertinent.

La réunion a été ouverte par la lecture d’extraits de ses romans Les carnets du sous-sol et Les frères Karamazov, ainsi que d’extraits russes et français du nouvel ouvrage de Julia Kristeva, interprétés par les jeunes acteurs français Sophie Costerg, Baudouin Sama et Guéorgy Lopoukhine.

La compagnie de théâtre La Compagnie Frontale a présenté un extrait de la nouvelle production, La Légende du Grand Inquisiteur, basée sur un texte de Fiodor Dostoïevski.

Le format hybride signée par la Maison russe, à savoir une interprétation simultanée de haute qualité, a permis aux universitaires d’engager un dialogue avec le public en présentiel et en ligne.

A la fin de la soirée, il y a eu une séance de dédicaces.

L’enregistrement complet de la rencontre littéraire est publié sur le site-Web et sur les réseaux sociaux de la Maison russe des sciences et de la culture à Paris.