Le 3 juin, dans le cadre du cycle de lectures littéraires en vidéo, le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris présente l’œuvre de l’écrivain sibérien Andreï Antipine.

Andreï Antipine est né le 19 août 1984 au village de Podymakhino, dans le district d’Oust-Kout de la région d’Irkoutsk. Après avoir fini ses études à la Faculté des lettres et du journalisme de l’Université d’État d’Irkoutsk, il travaille comme journaliste au journal municipal. Il vit dans le village de Kazarki aux hauteurs du fleuve Léna.

Il est l’auteur du recueil de nouvelles et de récits « Gouttes de mars » et du roman « L’histoire de la vie ». Il est également lauréat du Prix Alexeï Zverev du magazine « Sibérie » (2006) et du Prix Léonid Léonov du magazine « Notre contemporain » (2010) : dans les deux cas il a été nominé pour la nouvelle « Le navire “ Blagovechschensk ” ». Il compte aussi à son palmarès le Prix annuel du magazine « Notre contemporain » (2013) pour le récit « Herbe amère », le Prix littéraire international Ivan Gontcharov (2015), ainsi que le Prix littéraire Anton Delvig « Pour la fidélité à la parole et à la patrie » (2015) qu’il a obtenu pour le roman « L’histoire de la vie ».

Il a participé à la première Rencontre des jeunes écrivains de Chine et de Russie à Shanghai en 2015, au VIIIe Forum international des personnalités du monde de la culture en Palestine en 2016 et aux Journées du livre russe à Paris en 2020. Ses œuvres sont traduites en chinois et italien. Sa première publication en français est parue en 2020, dans la revue bilingue « Lettres russes » éditée par Irène Sokologorsky.

Andreï Antipine est l’un des écrivains russes contemporains les plus brillants et les plus talentueux de la génération des « trentenaires » qui perpétuent les traditions des classiques de la prose russe.

Les personnages du roman, des récits (« Herbe amère », « Oncle », « Les mouettes pleuraient », etc.) et des nouvelles (« Résine », « Balade le long de la forêt aux roseaux », « Le navire “ Blagovechschensk ” », etc.) de Andreï Antipine sont des gens aux destins tourmentés et aux caractères ambigus et complexes, comme s’ils personnifiaient la nature contradictoire de la vie russe elle-même. Leurs portraits vivants, peints avec amour et poésie d’un grand artiste, émerveillent par la perfection et la maturité de l’exécution.

« Dès les premières lignes, la beauté des récits d’Antipine coupe le souffle », écrit la slaviste et traductrice française Monique Slodzian, en soulignant leur « grande puissance poétique ».

« La langue et son caractère imagé constituent le fondement du psychologisme d’Antipine (…) Son expressivité se transforme en véritable poésie », dit l’écrivain et critique littéraire Andreï Timoféev.

« Antipine, comme aucun autre jeune auteur (et peut-être même comme aucun autre auteur en Russie actuelle), a cette perception à part entière du peuple russe dans son ensemble », conclut le critique en citant le récit « Résine » : « Tu te tiens debout, immobile, comme si tu venais de boire de l’eau d’un ruisseau hivernal, et pris par un ravissement étouffant et débordant, tu te rends compte qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de fin à l’existence de ce peuple, qui chante et pleure, et saute par-dessus un bâton sur le bord, mais qui sait s’arrêter et reflète une telle beauté sincère et non dépensée qu’on ne soupçonnerait même pas d’un Russe, et qui fait grâce de te faire croire en son immortalité morale, malgré tout ce qui l’attend dans l’avenir. »

Le rédacteur en chef du magazine « Notre contemporain » Stanislav Kouniaev, dans une interview consacrée à la sortie du premier livre d’Andreï Antipine, dit : « J’ai admiré sa maturité humaine et d’écrivain … Prose dense, pulpeuse et profonde, très proche de celle d’Ivan Bounine, Andreï Platonov, Léonid Andreïev. C’est un vrai génie. Je pense qu’il doit être un lecteur très attentif et sérieux, car sans études littéraires, il écrit de façon surprenante, profonde, concentrée. Il connaît parfaitement la vie qu’il décrit, il connaît les gens, les caractères, il a profondément pénétré l’essence de l’homme sibérien. Très proche de Valentin Raspoutine, il continue ses traditions dans la littérature russe. Je suis heureux qu’Andreï Antipine ait repris le flambeau de la grande prose et qu’il le porte haut, avec dignité. »

Les spectateurs du CRSC à Paris sont invités dans la région lointaine qu’est la Sibérie, où, selon l’écrivain Roman Sentchine, « loin de la capitale, se crée une littérature authentiquement populaire ».

Spécialement pour le CRSC, Andreï Antipine a préparé une lecture en vidéo de miniatures lyriques en prose « Sur l’herbe verte », « Une pièce de monnaie », « Et au bord de l’abîme sombre … », « La chanson », « La patrie », « La force » tirées du livre « Feuilles vivantes ».