23 octobre – 22 décembre
Serge Mendjiski. L’exposition « Моя Москва »
Serge MENDJISKY: « МОЯ МОСКВА »
Serge MENDJISKY est né le 24 mai 1929 à Paris, et décédé dans cette même ville le 7 mai 2017.
Pendant 40 ans il s’est consacré à la peinture divisionniste qu’il a fait évoluer au fil de son inspiration. Dans les années 90 il utilise la macrophotographie pour revisiter les codes du Pop Art.
En 2000 il s’intéresse de plus près à la photographie en lui donnant une dimension picturale. A l’aide de centaines de clichés travaillés, découpés et ensuite collés sur toile, il réorganise l’espace et le temps dans les paysages urbains qu’il affectionne particulièrement.
Le travail de Serge Mendjisky sur la photographie (qui enregistre un instant statique) a apporté un élan vital, une énergie toute nouvelle à ce moyen d’expression. La fragmentation et l’agencement des éléments formels, comme la photo elle-même, la couleur, la ligne, le plan, la perspective déstructurée atteint un but unique : un plus grand effet plastique. Comme le disait Gustave Klucis : « Une prise de vue fonctionne à la fois comme un objet d’art et comme la pièce d’un organisme entier. De toutes les formes artistiques seul le cinéma se rapproche du photos-montage, en ce qu’il intègre une multitude de plans dans une même œuvre. »
La déconstruction analytique de ses photographies, inspirée du cubisme s’est complexifiée au fil des années, dans une suite de procédés artistiques allant du changement d’échelle, à l’effet miroir, passant par la mise en espace 3D, et le traitement du contour en arabesque. A Chaque expérience, l’Artiste nous convie à une stimulation visuelle d’une dynamique toujours renouvelée.
La vie du peintre Serge MENDJISKY peut être vue comme la perpétuelle réinvention des codes de la peinture, avec un dépassement des écoles dont il pourrait relever.
Fils du peintre post-impressionniste Maurice MENDJIZKY, il gardera du fauvisme le caractère d’un coloriste exceptionnel. Influencé à ses débuts par Cézanne et les Impressionnistes, il trouvera son mode d’expression propre dans le divisionnisme, dont il sera une figure emblématique, et qu’il transcendera en le croisant avec le Pop Art, dans des toiles au point de vue macrophotographique, dans les années 1990.
En 2000, il troque ses pinceaux contre un objectif photographique. Mais ses photocollages n’ont pas pour autant abandonner la dimension picturale : à partir de centaines de photographies retravaillées, découpées à différentes échelles en bandes verticales, comme autant d’éléments d’une palette, l’artiste recrée une réalité à la structure pluridimensionnelle. Au centre d’un même sujet s’entrecroisent des points de vue multiples, dans un prisme qui totalise instants et impressions, nous faisant entrer dans la profondeur d’un réel renouvelé, et nous forçant à réapprendre à voir. La couleur chante, la lumière vibre, et la perspective se démultiplie pour réinventer des dimensions aux choses. Serge MENDJISKY, avec cette technique inédite, réalise ainsi l’intuition visionnaire de Picasso : « Le véritable cubisme se fera avec la photographie. »
Son épouse Patricia avec qui il avait fondé en 2014, le Musée MENDJISKY-ECOLES de PARIS situé 15 Square de Vergennes dans le 15éme arrondissement, se consacre aujourd’hui à perpétuer la mémoire et l’œuvre du père et du fils en exposant leurs œuvres dans le monde entier.
L’exposition sera visible au public jusqu’au 22 décembre 2023.