Le 12 février, les critiques littéraires russes et français, les éditeurs de livres et les chercheurs universitaires se sont réunis au Centre de Russie pour la science et la culture à Paris pour participer à une conférence à l’occasion du 90ème anniversaire de l’écrivain et diplomate hors pairs Tchinguiz Torékoulovitch Aïtmatov.

L’événement a eu lieu en prélude à une prochaine ouverture de la 10ème édition des Journées Européennes du livre russe et des littératures russophones et du prix Russophonie (les 16–17 février derniers).

Les experts suivants ont participé à la conférence, à l’invitation du CRSC : Monsieur Andreï Kofman, docteur en philologie, directeur adjoint en sciences de l’Institut de littérature mondiale Gorki ; Monsieur Francis Combe, poète, traducteur, éditeur ; Monsieur René Canet, expert des pays d’Asie centrale de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) ; ainsi que Monsieur Dimitri de Kochko, cofondateur du prix Russophonie, président de l’association « France–Oural ». Madame Irène Sokologorsky, rédacteur en chef d’une revue bilingue Lettres russes (la seule revue littéraire bilingue russe–française), a brillamment joué le rôle d’hôte de la conférence.

Au début de la soirée, les participants ont visionné les courtes vidéos avec des extraits des oeuvres de Tchinguiz Aïtmatov interprétés par ses lecteurs. Elles avaient été tournées par le CRSC en 2018 dans le cadre d’un flash mob à l’occasion du 90ème anniversaire de la naissance de l’écrivain. L’un des extraits a été interprété par Madame Eléonora Mitrofanova, Chef de l’Agence Fédérale Rossotrudnichestvo. Le projet d’unir ainsi les admirateurs de Tchinguiz Aïtmatov se reflétait dans une vidéo réussie, devenant la meilleure épigraphe du sujet de la conférence.

Le patrimoine littéraire de Tchinguiz Aïtmatov a suscité une vive discussion. La vie et l’œuvre de l’écrivain constituent une couche unique, intéressante à étudier sous différents angles : humaine, moral, politique et culturel.

L’exposé thématique détaillé de Monsieur Kofman a permis de voir sous un nouvel aspect la profondeur philosophique et la diversité stylistique des œuvres de Tchinguiz Aïtmatov, soulignant ses idées de l’opposition entre terrestre et céleste et sa relation particulière envers le monde animal.

Les experts français, qui avaient eu l’honneur de connaitre Tchinguiz Aïtmatov en personne, ont apporté de nouveaux détails sur ses œuvres littéraires et ont mis en évidence la différence entre la perception de ses ouvrages par des chercheurs russes et français. Comment voit le lecteur russe les héros de l’éminent auteur ? Qu’est-ce qui touche le cœur français dans les œuvres de l’écrivain ?

Les conférenciers ont mis en exergue les traits communs les plus caractéristiques de ses ouvrages : les motifs épiques et mythologiques, les images nationales, l’extension de l’espace habituel, le thème du cosmos.

Au cours de la discussion, une grande attention a été portée aux questions de l’attitude à l’égard de la langue russe et de la prose en langue russe de Tchinguiz Aïtmatov. Pour de nombreux participants de la conférence, kirghizes, français, coréens, etc., c’est ses écrits en langue russe qui ont contribué à l’adhésion à la grande culture russe et mondiale. Dimitri de Kochko, président du Salon du Livre Russe à Paris, a évoqué le rôle fédérateur de la langue russe pour les pays de la CEI et à l’échelle internationale.

Les sujets abordés n’ont pas laissé le public indifférent. Certains des invités ont partagé leurs souvenirs personnels sur Tchinguiz Aïtmatov ou parlé de la place de l’écrivain dans leur vie. Un échange de vue actif a eu lieu, de nombreuses questions et opinions ont été discutées.

Les participants se souviendront de la conférence au CRSC comme d’un événement émotionnel et dynamique qui réunissait véritablement les amateurs de littérature.