Le 6 février, un spectacle d’après les mémoires de Sofia Andréevna Tolstaïa, épouse du grand écrivain russe Léon Tolstoï, a eu lieu au Centre de Russie pour la science et la culture à Paris.
Cette pièce théâtrale raffinée et d’une profondeur absolue a été réalisée par une célèbre comédienne française Anne Lefol et la jeune actrice Aloysia Delahaut.
Les mémoires de Sofia Tolstoï « Ma vie », qu’elle a commencé à rédiger en 1904, couvrent la période de 1844 à 1901.
La traduction de l’édition française du livre a été faite par Luba Jurgenson, présente en personne au CRSC lors de la soirée théâtrale. Avant la représentation, elle a été accueillie par le directeur du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris Konstantin Volkov.
« La littérature russe ne peut être envisagée sans un écrivain aussi remarquable que Léon Tolstoï. Il peut être considéré comme un symbole non seulement de la littérature et de la civilisation russes, mais aussi de la culture européenne et mondiale dans son ensemble », a souligné le directeur du CRSC.
L’histoire de la famille Tolstoï sur scène était accompagnée de photographies rares de la collection du musée-réserve Yasnaïa Poliana et des archives personnelles de Dimitri Tolstoï, arrière-petit-fils de Léon et Sofia Tolstoï. Dimitri Tolstoï est un photographe professionnel, galeriste, qui a hérité de l’amour et du talent pour la photographie de Sofia Andréevna. Aujourd’hui, les photos de Dimitri Tolstoï sont exposées non seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis et dans d’autres pays du monde.
Au nom de l’Association « Les amis de Léon Tolstoï », dont le spectacle a reçu un grand soutien, D. Tolstoï, son président, a remercié les invités du Centre pour leur intérêt envers ce projet théâtral, portant sur l’histoire de sa famille. « Aujourd’hui, vous verrez une pièce, mise en scène par Anne Lefol. Je voudrais noter que sans Anne Lefol et Michel Aucouturier, le précédent secrétaire général de l’association, aujourd’ hui, hélas, disparu, cet événement théâtral n’aurait pas été possible. »
Le producteur du projet, Stella Kalinina, a présenté au public Anne Lefol et Aloysia Delahaut qui ont interprété les rôles principaux dans la pièce. Deux merveilleuses actrices, mère et fille dans la vie, ont présenté sur scène deux images de Sofia Tolstoï, toute la diversité de sa personnalité.
« J’admire la force de cette femme, ses nombreuses compétences et ses talents, son dévouement et son amour exceptionnel pour la famille. À la mi-novembre, pour rendre hommage à l’anniversaire de la mort de Sofia Tolstoï, nous avons présenté la première du spectacle sur la scène du Théâtre Lepic à Montmartre. Mais se produire sur la scène du Centre de Russie pour la science et la culture est une joie particulière pour nous, car dans cet endroit, on peut dire que nous sommes sur le sol russe », a noté Anne Lefol.
Aloysia Delahaut porte également un grand amour pour la culture russe, Elle est allée plusieurs fois en Russie, Aloysia a étudié à Saint-Pétersbourg et parle couramment le russe. « J’ai lu les livres de Léon Tolstoï, de nombreuses œuvres littéraires de l’écrivain me sont très proches, mais grâce au travail sur ce spectacle j’ai pu découvrir l’image féminine exceptionnelle de Sofia Tolstoï, voir le monde à travers ses yeux. »
Sofia Andréevna a préparé très soigneusement l’écriture de son livre, a joint des extraits des lettres, de ses journaux intimes et de sa correspondance avec Tolstoï. Ce livre est un document sur la vie et la vie routinière de la famille Tolstoï et en même temps sert de l’image de la vie politique et culturelle de la Russie à cette époque.
Le livre a été traduit dans de nombreuses langues européennes. Son édition anglaise a été éditée par le célèbre critique littéraire, professeur de l’Université d’Ottawa (Canada) Andreï Donskov. Il a ensuite affirmé : « Le livre est l’occasion de mieux connaître Sofia Andréevna. C’était une femme très talentueuse, et elle avait besoin d’un livre objectif à son sujet, car de nombreuses opinions injustes ont été exprimées dans son discours, et certains articles critiques continuent à voir le jour. Mais Sofia Andréevna était une femme très intelligente et exemplaire qui possédait un bon style narratif. Elle a aidé Tolstoï, et je dirais, a aidé beaucoup plus de tout ce qui était reconnu ».
Un autre fil symbolique entre le public et la famille Tolstoï a été la voix off de Marta Albertini Tolstoï, l’arrière-petite-fille de Sofia Andréevna et Lev Nikolaïévitch, qui a dit un extrait de la préface (de Tatiana Albertini) du livre de souvenirs de sa mère Tatiana Tolstoï Soukhotine.
L’authenticité de l’histoire, la participation de la famille Tolstoï, la performance émouvante, le travail d’acteur véritablement russe, véridique et vivant pénètrent le cœur et ne peuvent laisser indifférent ni le public russe, ni le public français.
Les auteurs de ce projet réussi prévoient de continuer à montrer leurs performances, y compris de rêver d’une performance à Yasnaïa Poliana de Tolstoï.